vendredi 7 août 2015

Les rites d'initiations en pays Diola, Manding, Sérére et Bassari


UNIVERSITE GASTON BERGER DE SAINT-LOUIS
U.F.R. DES CIVILISATIONS RELIGION ART ET COMMUNICATION
SECTION: METIERS DU PATRIMOINE
LICENCE 2


Dossier : patrimoine culturel immatériel
THEME : rites d’initiations en pays diola,manding, sérère et bassari 
                                                     
   
Présenté par:
                               Sous la direction de

                                                              Mme Kane Lo 

Magor Asta FALL
Eleonore Nadine MENDY
Amadou NDIAYE
Suzanne NDIONE
Mamadou KONATE


INTRODUCTION
                                                                 
De manière générale, les initiations peuvent être conçues comme étant des pratiques qui reflètent l’identité des groupes ethniques africains. Elles sont par essence des pratiques qui nous viennent  des ancêtres et dont le rôle primordiale chez les communautés est de veiller à sa conservation, sa valorisation, et sa transmission pour les générations présentes et futures. C’est  dans cette optique que nous tâcherons d’étudier quelques rituels d’initiations à l’instar du Boukout, de la circoncision Manding, le Nithi chez les bassari et le Ndut  chez les Sérères.
I : HISTORIQUE DE  CES  RITES  EN PAYS MANDING  ET DIOLA
Faire l’historique des rites d’initiations en milieu Diola et Manding n’est pas aussi facile qu’on le pense. Toutefois, étant donné que ces deux peuples sont les premiers à peuplés la zone sud du pays et également  vassal de l’empire du Ghana puis du Mali avant de devenir Gabou. Dès lors, nous pouvons placer le début de ces rites depuis la nuit des temps de ces groupes ethniques. C'est-à-dire depuis la mise en place de leur organisation sociale. Séparer du reste du pays par la Gambie, cette zone s’étend sur la partie   sud du Sénégal.  Un lieu de rencontre de plusieurs cultures (DIOLAS, MANJAQUE, MANDING, PULAR, BALANTES, MANCAGNE). C’est une zone dotée de richesse culturelle innombrable à l’instar des autres communautés. 
Par ailleurs, les rites d’initiations sont des faits qui ont toujours existé dans les sociétés africaines en générales d’où la difficulté de trouver des repères  exacte pour être à la hauteur de préciser le début même de ces rituels africains. Ainsi nous pouvons sans exagération annoncer une idée qui consiste à dire que les rituels notamment le Boukout en milieu diola est un fait sacré légué par les ancêtres et dont la fierté se traduit par une forte volonté  de transmettre ce savoir à la jeune génération d’initié. Partant, nous tacherons de mettre en lumière tous les aspects nécessaires pour expliquer davantage l’importance que revêt ces pratiques notamment pour ces communautés. La forêt joue un rôle important dans la consécration des cérémonies purement traditionnelle. Nous avons choisi d’étudier le rituel de la circoncision manding et du Boukout (diola). Ces cérémonies sont primordiales et symboliques chez les  Diola aussi bien que chez les Manding.
II : LES  PRATIQUES DE CES RITES  EN PAYS DIOLA ET MANDING
De manière générale, le Boukout et la circoncision sont des manifestations culturelles qui correspondent au passage à l’âge de la maturité. La préparation de ces cérémonies d’initiation demande autant de moyen et de sacrifice pour assurer la sécurité des jeunes. Ces sacrifices se traduisent entre autres avec des bœufs et vaches ainsi que des coqs accompagnés des versements de vin pour avoir la bénédiction du dieu qu’ils appellent « EMITAY », c'est-à-dire Dieu en Diola (principalement pour le Boukout). En effet, Si ce moment fort correspond à la cérémonie de passage de l’adolescence à l’âge adulte, le Bois sacré est la cérémonie ultime d’initiation du jeune Diola et manding. Il devient ainsi un homme et gagne en maturité. Décideur, il est également responsable au même titre que tous les chefs de foyer de sa concession s’agissant du Boukout. Quelques semaines avant la rentrée solennelle au bois sacré les jeunes initiés vont  être  habillés de manière particulière avec un pagne sous forme de pantalon bouffon et à leurs possessions un bois. Autrement dit, le bâton protecteur qui consacre leur statut de futur initié au cours du rite qui s’appelle «Sigolassous» ou étape préliminaire de coupe de bois pour les festivités. Ainsi, la circoncision  se passe dans les villages  et les futurs initiés doivent être rasés tout comme le Boukout et avoir  les habits adaptés a la circoncision des sortes de longues tunique et un bonnet. Chaque soir depuis leur entrée on les  regroupe autour du feu  pour apprendre les  chants  et danser avec leurs selbés (accompagnant et guides des jeunes initiés) au claire de la lune. Durant cette période,  ces jeunes  apprennent les savoirs faires de la communauté, les coutumes et on  leurs inculquent  des valeurs à savoir le courage la dignité   la solidarité.
En effet, le Boukout est conçue comme étant l’identité culturelle chez les Diola car pour eux un vrai DIOLA ne meurt pas en ignorant sa culture. Ainsi, l’importance de cette pratique repose en grande partie sur le fait qu’elle est avant tout chez les diola une école de formation et d’instruction surtout étant donné que des valeurs seront inculquer aux jeunes initiés. D’où l’importance pour eux de considérer le bois sacré comme étant une étape à la case des hommes où la dignité, le courage, la responsabilité, la  sagesse s’y apprend. De plus, dans les familles des futurs initiés, des chansons leur sont apprises par les parents et, plus particulièrement, par la mère des «guerriers». Lesquelles chansons, léguées par les aïeux du village, se transmettent de génération en génération. Le non-initié n’est pas considéré comme un homme en pays Diola. C’est ainsi qu’à la sortie du Bois sacré, l’homme, en âge de se marier, a le droit de prendre une femme. Toutefois,  à  la sortie du bois sacré  des jeunes circoncis sont conduits vers une rivière ou un fleuve pour se laver afin d’être purifié ici l’eau symbolise la pureté la clarté .Les festivités  du lavage est accompagné de la danse des feuilles appelé jambadong et du kankuran élément mystique protecteur typiquement  manding  au cours duquel les femmes et jeunes  chantent au rythmes des tambours vêtues de vêtements traditionnels.  Le  kankouran  est en quelque sorte l’âme de la circoncision car il est le protecteur des initiés. 
III : EVOLUTION DE LA PRATIQUE DANS LE MILIEUX DIOLA ET MANDING
Autrefois cette cérémonie ne concernés que les garçons  âgés de 12 à 20 ans aujourd’hui elle a évoluée  on applique se rituel a des enfants âgés de 0 à 10 dans les hôpitaux .ils  ne sont pas former par des guides traditionnelles pour apprendre les coutumes et savoir-faire  de la communauté que nous devons sauvegarder préserver à des fins de transmission aux    générations futures. Par contre, pour le Boukout la classe d’âge n’est pas précise.  
Comme partout en Afrique les Diolas et les Mandings ne sont pas en rade sur l’évolution notoire qu’on peut constater dans l’organisation de leurs manifestations rituelles en particulier le Boukout. En effet, la manière d’organiser une cérémonie coutumière d’une telle envergure a connu des mutations profondes, car autrefois la durée de ces rendez-vous traditionnels comparé celle d’aujourd’hui nous laisse croire qu’il y’a une évolution évidente. Par conséquent, cela peut s’expliquer entre autres aux nouvelles réalités : réduction du temps de réclusion, décalage de la période, possibilité de courts séjours etc. Ces adaptations ont permis de prendre en compte les exigences d’un grand nombre d’hommes à initier, qui en seraient exclus du fait de l’éloignement ou des occupations professionnelles surtout pour le BOUKOUT. Toutefois, il y’a lieu de souligner que la transmission des connaissances même si elle pose problème dans la circoncision en milieu manding avec l’hospitalisation des initiés. Par contre pour le Boukout telle n’est pas le cas car la transmission est toujours respectée.

I : PRESENTATION DU PAYS BASSARI  ET L’HISTORIQUE DE CE RITE

Le pays bassari est l’une des régions rares qui se trouvent en zone montagnard au Sénégal. Ils se trouvent à l’ouest de Kédougou et au sud du fleuve Gambie Composés  des villages Coniaguis, Badiarankés, Bediks, etc. Le pays Bassari est connu à travers le monde grâce à la richesse de son patrimoine culturel immatériel et du fait qu’elle n’est pas atteint par la mondialisation de la culture grâce à son isolement. Les pratiques rituelles sont nées selon certaines sources imprécises vers le IXème siècle. Depuis lors, elles sont restées intactes, les communautés sont purement ancrés dans leurs traditions et vivent en interaction avec leur environnement. Dans notre étude, nous nous intéressons à la cérémonie d’initiation appelée Nithi 
                                     II : PRATIQUES DU NITHI
Pour le rite d'initiation, les jeunes initiés  se déguisent en « Lockouta », un masque qui reflète le rite d’initiation en pays Bassari. Cet habillement consiste à être habillé en mini pagne noir serre avec une ceinture en cuivre   autour du rein    la tête  enserrée d'un disque de raphia et le visage couverts de boue ocre.
 Les jeunes inities  dansent toute la soirée en faisant le tour de la place du village jusque tard, avant de regagner la brousse où ils passeront la nuit.  Le jour  de la sortie de la grotte  Les "Lokouta" font des combats rituels contre des adolescents qu'ils jettent à terre. L'adolescence vaincue préfigure l'entrée dans l'âge adulte. Les initiés vont se réfugier dans les bois aux abords de la grotte sacrée.  Un ancien, gardien de la coutume leur révélera les premiers rudiments de l'histoire secrète du peuple bassari et, en perpétuant le cycle initiatique, fera de chaque adolescent un homme accompli, digne "fils du caméléon", leur totem.
 Ensuite, les vieux se réunissent au petit fétiche du village, on égorge les coqs qui permettent de lire l’avenir de l’initié. Selon les entrailles de ce dernier le noir est signe d’un destin malheureux, le blanc est signe de bonheur. Pour tester leur courage, les jeunes initiés défient un masque dans un véritable duel, encouragé par le reste des hommes. Si le chef de village a un fils en âge de subir l’initiation, ce dernier ouvrira les réjouissances. Ces combats sont une partie importante de la tradition Bassari, les visiteurs sont acceptés mais il est interdit de photographier.
                                         III : EVOLUTION DU RITE BASSARI
Contrairement aux autres communautés, les pratiques ancestrales liées à l’initiation chez les Bassari n’ont pas beaucoup changé et cela peut s’expliquer du fait que chez ces groupes ethniques l’ancrage dans leur culture et leur fermeture liée à leur isolement est la principale cause du manque de mutation à travers leurs traditions. Toutefois, un changement minuscule a été constaté si ce n’est  la durée qui a changé de six mois à  trois mois.
                          
                                          I : HISTORIQUE DE LA CIRCONCISION
Faire un historique de la circoncision en milieu sérère ne saurait être chose aisée. En effet, presque toutes les personnes interrogées n’ont pas pu donner une réponse exhaustive en ce qui concerne l’historique de cette pratique en se focalisant surtout le caractère héréditaire de ce rite. Selon eux le « Ndut » serait une pratique lointaine qu’ils auraient hérité de leurs aïeux ne nous donnent donc pas la possibilité de retracer l’historique.
  Cependant, une pensée religieuse remonte l’historique de ce rite avec l’avènement de  l’islam qui dans son livre sacré invite les musulmans à pratiquer ce rite.
                  
                                                                                                     
 II : LES PRATIQUES SERRERES
« Le Ndut » comme la plupart des rites d’initiations Sénégalaise voir même Africaine ont des objectifs plus ou moins semblables. En effet, ils œuvrent tous à la formation  d’un homme imbu de vertu tel que le courage, l’abnégation, la tolérance, l’esprit de partage, l’identification à sa culture etc. Mais l’un des points phares reste le passage de l’adolescent à l’âge adulte.
Cependant, le «  Ndut » en tant que tel avait une date bien spécifique à savoir juste après la première pluie de l’hivernage. En effet, à cette date on rassemblait tous les jeunes du village en âge de prendre une femme.
Au premier jour de l’initiation tous les initiés prennent d’abord des bains rituels chez eux avant de rejoindre la place publique qui est le lieu de rencontre et delà, en parfaite communion avec le reste du village, chantent et dansent jusqu’au crépuscule ou les derniers recommandations se font. Dès lors les initiés sont maintenant sous la tutelle des « SELBE » ou guides qui les amènent en forêt ou ils passeront 2 à 3 mois. Arriver à destination le chef selbé donne les consignes et règlements à suivre et les invites à se reposer jusqu’au lendemain ou se tiendra le rite en tant que tel.
Le jour-j, un grand mortier inversé sert de support où le prépuce est coupé à l’aide d’un couteau après une feuille d’arbre appelée « peuftoon » en wolof y est posée pour une guérison rapide. A l’issue de cette épreuve, tous les initiés sont habillés en percal blanc conçu sous forme de tunique accompagné de bonnet qui ne devront pas laver ni enlever jusqu’à la fin de l’initiation durant tous les moments passés en brousse, les initiés passent la nuit à la belle étoile  et on leurs enseigne un langage codé à travers une chanson, des danses…
Après deux à trois mois d’apprentissage, arrive l’heure de la sortie à l’occasion duquel une grande fête est organisée pour les initiés qui prennent leur bain après trois mois de privation. Ils sont couverts de jolis pagnes avec des perles, ils sortent en file indienne et rejoignent encore la place publique. Ainsi, ils entre dans le cercle restreint des adultes voire même des sages pour ceux qui ont étaient les plus courageux.
III-EVOLUTION DU RITE EN MILIEU SERERES
De nos jours, on remarque une nette évolution de ces pratiques en milieu sérère.
D’abord, ce n’est plus au lendemain de la première pluie mais à n’importe quel moment de l’année. On peut parler aussi de l’âge puisque les gens ont tendance à circoncire leurs enfants à bon âge parfois même à leur naissance. Et ceci dans des hôpitaux au lieu des forêts et ils restent dans leur concessions. Ainsi, tous les vertus enseignées aux initiés d’alors disparaissent peut-à-peut en plus il n’y a plus de « sélbé », ce sont les oncles et parent proches qui jouent ce rôle.

CONCLUSION
En définitive les rites d’initiations étaient des moments d’apprentissage de vertueux nécessaire à l’homme pour faire face aux aléas de la vie.
De même les rites au Sénégal sont plus ou moins semblable car œuvrant tous à former un modèle à suivre mais aussi à instaurer chez eux le courage, l’endurance a tout épreuve mais surtout l’enracinement dans leurs cultures.
Cependant avec l’effet de la mondialisation, le développement des villes mais aussi et surtout la modernité ces rites ont changé en terme d’authenticité même si c’est vrai  que c’est l’une des particularités du patrimoine culturel immatériel.





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