UNIVERSITE GASTON
BERGER DE SAINT-LOUIS
U.F.R. DES
CIVILISATIONS RELIGION ART ET COMMUNICATION
SECTION: METIERS DU
PATRIMOINE
LICENCE 2
Dossier :
patrimoine culturel immatériel
THEME :
rites d’initiations en
pays diola,manding, sérère et bassari
Eleonore Nadine MENDY
Amadou NDIAYE
Suzanne NDIONE
Mamadou
KONATE
INTRODUCTION
De
manière générale, les initiations peuvent être conçues comme étant des
pratiques qui reflètent l’identité des groupes ethniques africains. Elles sont
par essence des pratiques qui nous viennent
des ancêtres et dont le rôle primordiale chez les communautés est de
veiller à sa conservation, sa valorisation, et sa transmission pour les
générations présentes et futures. C’est
dans cette optique que nous tâcherons d’étudier quelques rituels
d’initiations à l’instar du Boukout, de la circoncision Manding, le Nithi chez
les bassari et le Ndut chez les Sérères.
I : HISTORIQUE DE CES
RITES EN PAYS MANDING ET DIOLA
Faire
l’historique des rites d’initiations en milieu Diola et Manding n’est pas aussi
facile qu’on le pense. Toutefois, étant donné que ces deux peuples sont les
premiers à peuplés la zone sud du pays et également vassal de l’empire du Ghana puis du Mali
avant de devenir Gabou. Dès lors, nous pouvons placer le début de ces rites
depuis la nuit des temps de ces groupes ethniques. C'est-à-dire depuis la mise
en place de leur organisation sociale. Séparer du reste du pays par la Gambie,
cette zone s’étend sur la partie sud du
Sénégal. Un lieu de rencontre de
plusieurs cultures (DIOLAS, MANJAQUE, MANDING, PULAR, BALANTES, MANCAGNE).
C’est une zone dotée de richesse culturelle innombrable à l’instar des autres
communautés.
Par
ailleurs, les rites d’initiations sont des faits qui ont toujours existé dans
les sociétés africaines en générales d’où la difficulté de trouver des
repères exacte pour être à la hauteur de
préciser le début même de ces rituels africains. Ainsi nous pouvons sans
exagération annoncer une idée qui consiste à dire que les rituels notamment le
Boukout en milieu diola est un fait sacré légué par les ancêtres et dont la
fierté se traduit par une forte volonté
de transmettre ce savoir à la jeune génération d’initié. Partant, nous
tacherons de mettre en lumière tous les aspects nécessaires pour expliquer
davantage l’importance que revêt ces pratiques notamment pour ces communautés.
La forêt joue un rôle important dans la consécration des cérémonies purement
traditionnelle. Nous avons choisi d’étudier le rituel de la circoncision
manding et du Boukout (diola). Ces cérémonies sont primordiales et symboliques
chez les Diola aussi bien que chez les
Manding.
II : LES PRATIQUES DE CES RITES EN PAYS DIOLA ET MANDING
De
manière générale, le Boukout et la circoncision sont des
manifestations culturelles qui correspondent au passage à l’âge de la maturité.
La préparation de ces cérémonies d’initiation demande autant de moyen et de
sacrifice pour assurer la sécurité des jeunes. Ces sacrifices se traduisent
entre autres avec des bœufs et vaches ainsi que des coqs accompagnés des
versements de vin pour avoir la bénédiction du dieu qu’ils appellent
« EMITAY », c'est-à-dire Dieu en Diola (principalement pour le
Boukout). En effet, Si ce moment fort correspond à la cérémonie de passage de
l’adolescence à l’âge adulte, le Bois sacré est la cérémonie ultime
d’initiation du jeune Diola et manding. Il devient ainsi un homme et gagne en
maturité. Décideur, il est également responsable au même titre que tous les
chefs de foyer de sa concession s’agissant du Boukout. Quelques semaines avant
la rentrée solennelle au bois sacré les jeunes initiés vont être habillés
de manière particulière avec un pagne sous forme de pantalon bouffon et à leurs
possessions un bois. Autrement dit, le bâton protecteur qui consacre leur
statut de futur initié au cours du rite qui s’appelle «Sigolassous» ou étape
préliminaire de coupe de bois pour les festivités. Ainsi, la
circoncision se passe dans les
villages et les futurs initiés doivent
être rasés tout comme le Boukout et avoir
les habits adaptés a la circoncision des sortes de longues tunique et un
bonnet. Chaque soir depuis leur entrée on les
regroupe autour du feu pour
apprendre les chants et danser avec leurs selbés (accompagnant et
guides des jeunes initiés) au claire de la lune. Durant cette période,
ces jeunes apprennent les savoirs faires
de la communauté, les coutumes et on leurs
inculquent des valeurs à savoir le
courage la dignité la solidarité.
En effet, le Boukout est conçue comme étant l’identité culturelle
chez les Diola car pour eux un vrai DIOLA ne meurt pas en ignorant sa culture. Ainsi,
l’importance de cette pratique repose en grande partie sur le fait qu’elle est
avant tout chez les diola une école de formation et d’instruction surtout étant
donné que des valeurs seront inculquer aux jeunes initiés. D’où l’importance
pour eux de considérer le bois sacré comme étant une étape à la case des hommes
où la dignité, le courage, la responsabilité, la sagesse s’y apprend. De plus, dans les
familles des futurs initiés, des chansons leur sont apprises par les parents
et, plus particulièrement, par la mère des «guerriers». Lesquelles chansons,
léguées par les aïeux du village, se transmettent de génération en génération.
Le non-initié n’est pas considéré comme un homme en pays Diola. C’est ainsi
qu’à la sortie du Bois sacré, l’homme, en âge de se marier, a le droit de
prendre une femme. Toutefois, à la
sortie du bois sacré des jeunes
circoncis sont conduits vers une rivière ou un fleuve pour se laver afin d’être
purifié ici l’eau symbolise la pureté la clarté .Les festivités du lavage est accompagné de la danse des
feuilles appelé jambadong et du kankuran élément mystique protecteur
typiquement manding au cours duquel les femmes et jeunes chantent au rythmes des tambours vêtues de vêtements
traditionnels. Le
kankouran est en quelque sorte
l’âme de la circoncision car il est le protecteur des initiés.
III :
EVOLUTION DE LA PRATIQUE DANS LE MILIEUX DIOLA ET MANDING
Autrefois
cette cérémonie ne concernés que les garçons
âgés de 12 à 20 ans aujourd’hui elle a évoluée on applique se rituel a des enfants âgés de 0
à 10 dans les hôpitaux .ils ne sont pas
former par des guides traditionnelles pour apprendre les coutumes et
savoir-faire de la communauté que nous
devons sauvegarder préserver à des fins de transmission aux générations futures. Par contre, pour le
Boukout la classe d’âge n’est pas précise.
Comme
partout en Afrique les Diolas et les Mandings ne sont pas en rade sur
l’évolution notoire qu’on peut constater dans l’organisation de leurs
manifestations rituelles en particulier le Boukout. En effet, la manière
d’organiser une cérémonie coutumière d’une telle envergure a connu des
mutations profondes, car autrefois la durée de ces rendez-vous traditionnels
comparé celle d’aujourd’hui nous laisse croire qu’il y’a une évolution
évidente. Par conséquent, cela peut s’expliquer entre autres aux nouvelles
réalités : réduction du temps de réclusion, décalage de la période, possibilité
de courts séjours etc. Ces adaptations ont permis de prendre en compte les
exigences d’un grand nombre d’hommes à initier, qui en seraient exclus du fait
de l’éloignement ou des occupations professionnelles surtout pour le BOUKOUT.
Toutefois, il y’a lieu de souligner que la transmission des connaissances même
si elle pose problème dans la circoncision en milieu manding avec
l’hospitalisation des initiés. Par contre pour le Boukout telle n’est pas le
cas car la transmission est toujours respectée.
I : PRESENTATION DU
PAYS BASSARI ET L’HISTORIQUE DE CE RITE
Le
pays bassari est l’une des régions rares qui se trouvent en zone montagnard au
Sénégal. Ils se trouvent à l’ouest de Kédougou et au sud du fleuve Gambie Composés des villages Coniaguis, Badiarankés, Bediks,
etc. Le pays Bassari est connu à travers le monde grâce à la richesse de son
patrimoine culturel immatériel et du fait qu’elle n’est pas atteint par la
mondialisation de la culture grâce à son isolement. Les pratiques rituelles
sont nées selon certaines sources imprécises vers le IXème siècle. Depuis lors,
elles sont restées intactes, les communautés sont purement ancrés dans leurs
traditions et vivent en interaction avec leur environnement. Dans notre étude,
nous nous intéressons à la cérémonie d’initiation appelée Nithi
II : PRATIQUES DU NITHI
Pour le rite
d'initiation, les jeunes initiés se
déguisent en « Lockouta », un masque qui reflète le rite d’initiation
en pays Bassari. Cet habillement consiste à être habillé en mini pagne noir
serre avec une ceinture en cuivre
autour du rein la tête enserrée d'un disque de raphia et le visage
couverts de boue ocre.
Les jeunes inities dansent toute la soirée en faisant le tour de
la place du village jusque tard, avant de regagner la brousse où ils passeront
la nuit. Le jour de la sortie de la grotte Les "Lokouta" font des combats
rituels contre des adolescents qu'ils jettent à terre. L'adolescence vaincue
préfigure l'entrée dans l'âge adulte. Les initiés vont se réfugier dans les
bois aux abords de la grotte sacrée. Un
ancien, gardien de la coutume leur révélera les premiers rudiments de
l'histoire secrète du peuple bassari et, en perpétuant le cycle initiatique,
fera de chaque adolescent un homme accompli, digne "fils du
caméléon", leur totem.
Ensuite, les vieux se réunissent au petit
fétiche du village, on égorge les coqs qui permettent de lire l’avenir de
l’initié. Selon les entrailles de ce dernier le noir est signe d’un destin
malheureux, le blanc est signe de bonheur. Pour tester leur courage, les jeunes
initiés défient un masque dans un véritable duel, encouragé par le reste des
hommes. Si le chef de village a un fils en âge de subir l’initiation, ce
dernier ouvrira les réjouissances. Ces combats sont une partie importante de la
tradition Bassari, les visiteurs sont acceptés mais il est interdit de
photographier.
III : EVOLUTION DU RITE BASSARI
Contrairement
aux autres communautés, les pratiques ancestrales liées à l’initiation chez les
Bassari n’ont pas beaucoup changé et cela peut s’expliquer du fait que chez ces
groupes ethniques l’ancrage dans leur culture et leur fermeture liée à leur
isolement est la principale cause du manque de mutation à travers leurs
traditions. Toutefois, un changement minuscule a été constaté si ce n’est la durée qui a changé de six mois à trois mois.
I : HISTORIQUE DE LA CIRCONCISION
Faire
un historique de la circoncision en milieu sérère ne saurait être chose aisée.
En effet, presque toutes les personnes interrogées n’ont pas pu donner une
réponse exhaustive en ce qui concerne l’historique de cette pratique en se
focalisant surtout le caractère héréditaire de ce rite. Selon eux le
« Ndut » serait une pratique lointaine qu’ils auraient hérité de
leurs aïeux ne nous donnent donc pas la possibilité de retracer l’historique.
Cependant, une pensée religieuse remonte
l’historique de ce rite avec l’avènement de
l’islam qui dans son livre sacré invite les musulmans à pratiquer ce
rite.
II : LES PRATIQUES SERRERES
« Le
Ndut » comme la plupart des rites d’initiations Sénégalaise voir même
Africaine ont des objectifs plus ou moins semblables. En effet, ils œuvrent
tous à la formation d’un homme imbu de
vertu tel que le courage, l’abnégation, la tolérance, l’esprit de partage,
l’identification à sa culture etc. Mais l’un des points phares reste le passage
de l’adolescent à l’âge adulte.
Cependant,
le « Ndut » en tant que tel avait une date bien spécifique à savoir
juste après la première pluie de l’hivernage. En effet, à cette date on
rassemblait tous les jeunes du village en âge de prendre une femme.
Au
premier jour de l’initiation tous les initiés prennent d’abord des bains
rituels chez eux avant de rejoindre la place publique qui est le lieu de
rencontre et delà, en parfaite communion avec le reste du village, chantent et
dansent jusqu’au crépuscule ou les derniers recommandations se font. Dès lors
les initiés sont maintenant sous la tutelle des « SELBE » ou
guides qui les amènent en forêt ou ils passeront 2 à 3 mois. Arriver à
destination le chef selbé donne les consignes et règlements à suivre et les
invites à se reposer jusqu’au lendemain ou se tiendra le rite en tant que tel.
Le jour-j, un grand
mortier inversé sert de support où le prépuce est coupé à l’aide d’un couteau
après une feuille d’arbre appelée « peuftoon » en wolof y est posée
pour une guérison rapide. A l’issue de cette épreuve, tous les initiés sont
habillés en percal blanc conçu sous forme de tunique accompagné de bonnet qui
ne devront pas laver ni enlever jusqu’à la fin de l’initiation durant tous les
moments passés en brousse, les initiés passent la nuit à la belle étoile et on leurs enseigne un langage codé à
travers une chanson, des danses…
Après deux à trois mois
d’apprentissage, arrive l’heure de la sortie à l’occasion duquel une grande
fête est organisée pour les initiés qui prennent leur bain après trois mois de
privation. Ils sont couverts de jolis pagnes avec des perles, ils sortent en
file indienne et rejoignent encore la place publique. Ainsi, ils entre dans le
cercle restreint des adultes voire même des sages pour ceux qui ont étaient les
plus courageux.
III-EVOLUTION
DU RITE EN MILIEU SERERES
De nos jours, on
remarque une nette évolution de ces pratiques en milieu sérère.
D’abord,
ce n’est plus au lendemain de la première pluie mais à n’importe quel moment de
l’année. On peut parler aussi de l’âge puisque les gens ont tendance à
circoncire leurs enfants à bon âge parfois même à leur naissance. Et ceci dans
des hôpitaux au lieu des forêts et ils restent dans leur concessions. Ainsi,
tous les vertus enseignées aux initiés d’alors disparaissent peut-à-peut en
plus il n’y a plus de « sélbé », ce sont les oncles et parent proches
qui jouent ce rôle.
CONCLUSION
En
définitive les rites d’initiations étaient des moments d’apprentissage de
vertueux nécessaire à l’homme pour faire face aux aléas de la vie.
De
même les rites au Sénégal sont plus ou moins semblable car œuvrant tous à
former un modèle à suivre mais aussi à instaurer chez eux
le courage, l’endurance a tout épreuve mais surtout l’enracinement dans leurs
cultures.
Cependant
avec l’effet de la mondialisation, le développement des villes mais aussi et
surtout la modernité ces rites ont changé en terme d’authenticité même si c’est
vrai que c’est l’une des particularités
du patrimoine culturel immatériel.
Article instructif. Merci à l'équipe
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