UNIVERSITE
GASTON BERGER DE SAINT-LOUIS
UFR
DES CIVILISATIONS RELIGIONS ARTS ET COMMUNICATION
SECTION
METIERS DU PATRIMOINE
LICENCE
1
DOSSIER :
LA CUISINE OU L’ALIMENTATION SENEALAISE COMME PATRIMOINE CULTUREL IMMATERIEL:
DE LA CUISINE DES TERROIRS A UNE CUISINE NATIONALE
PLAN :
Introduction
I.
Historique
des recettes traditionnelles locales
II.
La
gastronomie sénégalaise
1.
Les plats et boissons locaux
2.
Le « thiébou djeun », un plat
national approuvé
III.
Les
arts culinaires sénégalais comme patrimoine culturel immatériel
3.
Processus
de patrimonialisation des arts culinaires
4.
Les techniques de préparations des plats et la dégustation
(« téranga »)
Conclusion
PARTICIPANTS : SOUS LA
DIRECTION DE :
MOMAR
GUEYE
Mme AISSATA KANE LO
NDIAKHAT
KANDJI
MAGUETTE
DIAW KANE
MOUSTAPHA
NDIAYE
MAGATTE
DIAGNE
Introduction
Situé
à l’extrémité ouest de l’Afrique, le Sénégal est l’un des pays de cette zone les
plus réputés pour sa diversité et ses saveurs culinaires vue la pluralité de
recettes qu’offrent ses différentes cultures. Partant de la variété de plats proposés
au niveau des régions et terroirs à une reconnaissance d’un plat « thiébou djeun », comme plat
national, nous listeront en détail dans les lignes qui suivent cette diversité
culinaire dans un premier temps et montrer dans un deuxième temps comment
procéder pour soumettre les arts culinaires sénégalais comme patrimoine
culturel immatériel.
I.
Historique
des recettes traditionnelles locales
En
Afrique, comme dans toutes les autres parties du monde, les cultures vivrières
jouent un rôle important dans la cuisine, et c’est notamment le cas au Sénégal
ou le mil et le riz surtout sont à la base des menus. En effet avec les céréales,
on arrive à préparer des recettes plus élaborées qui permet la confection de
galettes, bouillies, pain. Le mil à petits grains et le sorgho à gros grains
sont les céréales indigènes d’avant la colonisation, ce dernier est cultivé au
nord du fleuve Sénégal depuis environ 1900 avant J.C. Réduit probablement en
farine, grâce à la découverte des meules et broyeurs, le mil était fortement
préparé et consommé sous forme de bouillies avec du poisson, de la viande ou du
lait (sanglait), des galettes (polenta) ou du couscous de mil. Selon
l’historienne Monique Chastanet, le sanglait serait l’ancêtre du riz au
poisson, plat national imaginé pendant la période coloniale. Au Sénégal, à
l’instar des autres pays de l’Afrique de l’Ouest, la cuisine se caractérise par
un certain nombre de plats suivant la nature et le type d’ethnies même si dans
son évolution la convivialité a fait naitre une presque uniformisation des
plats locaux. Ces recettes, transmises par le biais de la tradition orale, sont
jusqu’à présent appétissantes et servent encore pour certains de remèdes. En
effet, la richesse des plats nationaux s’apprécie par l’importance de sa
composition ethnique dont on distingue vingt et un (21) mais les plus
importants sont les suivantes: les wolofs (27% de la population), les Sérères
(17%), les toucouleurs (10%) et les Diolas (9%). Ces peuples n’ont pas une
alimentation particulière mais, on observe qu’ils ont des préférences pour
certains aliments. Les sérères ont une préférence cuisinée en bouillie ce qui
donne un plat appelé le « Fondé ». Les diolas qui vivent dans le sud
du Sénégal (région pluvieuse), bénéficie d’une terre agricole fertile qui leur
permet d’avoir différents produits agricoles, les plus consommés sont le riz et
l’huile de palme. Ces deux produits donnent lieu à un plat nommé le Thiébou
Diola. Il se mange avec de l’huile de palme qui sert de sauce. La cuisine sénégalaise
a connue de nouvelle tournure avec l’arrivée des colons, des produits
nouvellement importés ont permis la conception de nouveaux plats nationaux aux
gouts succulents. C’est l’exemple des plats comme : « Thiebou Dieun », le « Mbakhal », le
« Deuhine », etc. Les cuisinières sénégalaises
au service des colons ont su inventer un menu réputé, avec des plats parfois
très sophistiqués comme avec le « thiof
» ou mérou bronzé à la chair ferme et fine à la saint-louisienne. En plus
d’être la plus riche et la plus variée de l’Afrique de l’ouest, la cuisine
sénégalaise s’est aussi inspirée de la gastronomie de nombreux autres pays
issus de l’occident, d’Afrique du Nord ou du Portugal d’où la synthèse entre la
cuisine traditionnelle d’Afrique et celle des colons.
II.
La gastronomie sénégalaise
Les plats sénégalais, sont principalement à
base de riz (ceeb) qui est la céréale de base, il est importé d’Asie bien qu’il
soit cultivé en Casamance. Il représente pour les Sénégalais ce que le pain
représente pour les Français… et même plus, et est généralement accompagné de
viande de mouton ou de poulet (Guinar) mais la plupart du temps c’est avec du
poisson (Jeen). Les ingrédients utilisés restent en majorité assez connus du
public. Malgré
une production de fruits dans le pays, particulièrement en Casamance, la
consommation de jus de fruits frais n'est pas si fréquente.
1.
Les
plats et boissons locaux
Parmi
les plats et boissons locaux les plus connus on peut citer :
Ceebujeen :
riz au poisson
Niankatang
: riz blanc.
Ceebuyapp
: riz blanc + viande.
Ceebukétiax
: riz + poisson fumé + niébé (haricots rouges d’ici).
Thiou
: riz + sauce à base de tomate.
Mboroxé
: riz + sauce à base de feuilles de manioc et d’huile de palme.
Supukandja
: riz + sauce à base de gombo et d’huile de palme.
Yassa
: riz + sauce à base de moutarde, citron et oignons. Peut être servie avec du
poisson ou du poulet.
Mafé
: riz + sauce à base de pâte d’arachide.
Thiéré
: couscous à base de mil.
Thiérébassi:
couscous + arachide + niébé.
Couscous
marocain : couscous à base de blé.
Mbaxal:
riz collant.
Daxin
: riz collant + arachide + niébé.
Kaldou
: riz + feuilles de bissap blanc + sauce à base de feuilles de bissap vert et
de gombos.
Soumbi:
bouillie de riz.
Soumbimbok
: bouillie de maïs.
Soumbidugup
: bouillie de mil.
Fataya
: pâte à beignet + viande hachée + oignons + frites + œuf.
Chawarma
: pain arabe + viande de kebab + salade.
Thiacri
: boules de mil + lait caillé + sucre.
Accras
de niébé : farine de niébé.
Jus Bissap : fleurs d’hibiscus+eau+sucre
Jus Dakhar : décoction du tamarin+eau+sucre
Djindière :
gingembre+eau+sucre
Jus
bouye : pain de singe+eau+sucre
Jus
ditakh : fruit du detarium senegalensis
Café
touba : café aromatisé au poivre de guinée
Kinkeléliba :
infusion
de feuilles de kinkéliba
Ataya :
thé
Vin
de palme : fermentation de la sève de palmier
Radis
ou crème : petit sachet qu’on
remplit de jus
2.
« Le
« thiébou djeun », un plat national approuvé
Le thiébou
djeun, inventé par Penda Mbaye, une grande cuisinière du XIXe siècle à Saint-Louis est considéré comme le
plat national des sénégalais, d’ailleurs ils l’appellent affectueusement "thiéboudieune Penda Mbaye" (le riz
au poisson de Penda Mbaye). En wolof
« ceebu jën », l'expression signifie littéralement "riz au poisson".
En effet, pour la préparation de ce plat typiquement saint-louisienne avec tous
ses saveurs et ses régals qui lui vaut sa notoriété, il faut indispensablement
se munir des ingrédients à base de poisson frais (souvent du thiof), de poisson séché,
de yet (mollusque faisandé au
goût prononcé) et de riz (riz wolof),
cuits avec des légumes (manioc, citrouille, chou, carotte, navet, aubergine...), du persil, de la purée de tomate,
des piments, de l'ail et des oignons. On distingue en fait deux variantes de
cette recette : le thiéboudieune rouge (le plus connu) appelé ceeb bu xonq (riz rouge) cuisiné avec
de la tomate et accompagné parfois d'une sauce appelée le souwer et composé de
petites boulettes de poisson frites et mijotées dans une sauce tomate aux
oignons et à la macédoine; et le thiéboudieune blanc appelé ceeb bu weex (riz blanc) où il n'y
aura presque pas de tomate, mais dont le riz sera du riz wolof.
Le tieb bou wekh est souvent
accompagné d'une sorte de sauce fouettée faite à base de feuilles d'oseille de Guinée appelée beugueudj et d'une préparation au gout assez caractéristique
faite à base de nététou (fruits
du néré fermentés) appelée soule. Ce plat fait en fait la fierté sur le
plan culinaire de toute une nation et c’est d’ailleurs pour cela qu’on lui a
octroyé le statut de plat national qui
est approuvé par la majeure partie de la population sénégalaise.
III.
Les
arts culinaires sénégalais comme PCI
3.
processus de patrimonialisation des arts
culinaires sénégalais
Etant un pays culturel avec ses groupes
ethniques différents les uns des autres, le Sénégal connait une multiplicité de
pratiques culinaires. En effet, La cuisine est une pratique indispensable
dans la vie sociale. Les différentes
manières de cuisiner et le fait que la cuisine soit un savoir faire
particulier, incitent les ONG et les
grandes institutions à savoir l’UNESCO à considérer la cuisine comme un
« art » qui marque l’identité d’un terroir ou d’une nation. Ainsi, au
Sénégal la cuisine fait partie
intégrante de la culture. Elle représente un élément important dans le mode de
vie des sénégalais.
Dès lors, pour aboutir à la
patrimonialisation des arts culinaires sénégalais plusieurs aspects et facettes
concernant la préparation, la dégustation et les ustensiles de cuisines devraient être mis en avant. En effet
l’ensemble des savoirs faire, des techniques et pratiques aussi bien
traditionnels que modernes issus de la
transmission de mère en fille, de belle mère en belle fille ou
de sœur en sœur ainsi que les techniques de préparions importés et dont on
s’est appropriées sont à valoriser, la manière de déguster, les
accessoires, …. Car c’est tout cet ensemble, qui fait en fait de la
cuisine sénégalaise un art. Ainsi elle constitue une référence en Afrique de
l’ouest avec de nombreux articles et
ouvrage la concernant. Le Sénégal reste également un pays hospitalier et
accueillant où les hôtes sont toujours les bienvenus et sont traités avec
délicatesse, avec sa célèbre « téranga » et cela pourrait également
appuyer le dossier.
4.
Les
techniques de préparations des plats et la dégustation (« téranga »)
Au
Sénégal, on compte plusieurs plats généralement à base de riz, mil, maïs, blé…, chacun de ces plats est spécifique à un
groupe social ou ethnique. Cependant, avec le phénomène de la mondialisation
animé par la circulation des Hommes mais aussi des savoirs faire, défini la cuisine de nombreux pays non pas comme une cuisine
entièrement locale mais internationale,
c’est à dire une synthèse de différents parfums et produits gastronomique des
quatre coins du monde. Il existe en fait deux techniques de préparations des
plats au Sénégal: les uns sont essentiellement
préparés sur une seule marmite et les autres sur deux marmites. En premier on
peut citer comme exemple des plats comme le « thiébou diene, thiébou yape,
dakhin, gourbane,… », ils peuvent être accompagnés de légumes comme la carotte,
le chou, l’aubergines, la citrouille,…et sont des plats à basse de riz à la
viande ou au poisson. En second, les plats comme le «yassa, le thiou,…» sont
des plats préparés avec deux marmites l’une sert pour la cuisson du riz blanc
et l’autre pour la sauce qui peut être varié selon le plat. Il est aussi
nécessaire de savoir que le temps de cuisson de la majorité des plats
sénégalais dépasse largement une heure de temps car y’en a qui cuisine avec des
fourneaux et d’autres plus aisés qui utilisent le gaz.
Par
ailleurs, les Sénégalais connus pour leur « téranga » (hospitalité,
générosité) dégustent leur repas en famille comme partout dans le monde,
cependant ici pour ces deux repas quotidiens (déjeuner et diner), un grand bol
est présenté et tout le monde y est convié ceux de la famille comme ceux qui
n’étaient pas prévus.
Conclusion
En somme, on peut retenir que la cuisine
est considérée comme patrimoine culturel immatériel du fait qu’elle soit un art
spécifique à chaque communauté car la manière dont on la pratique diffère. Au
Sénégal, la cuisine reste une identité pour chaque groupe ethnique, car chacun
d’entre eux a sa manière de cuisiner qui lui est spécifique même si on assiste
de plus en plus à une nationalisation de
plat et c’est d‘ailleurs le cas avec le
« thiebou djeun » qui est pratiquement cuisiné partout au Sénégal.
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