THEME : LE PEKAN CHEZ LES SUBALBE (Cubalo
au singulier, caste socioprofessionnelle des pécheurs pulaar du Fouta Toro)
PLAN :
Introduction
I)
Qu’est
ce que le pekaan ?
II)
Origines
du pékan :
III)
Dans
quelles circonstances le pekaan est organisée ?
IV)
Son
importance dans la société pulaar :
V)
L’évolution du pekaan:
Conclusion
Introduction :
Le pékan, cette forme
poétique de la littérature orale pulaar, n’est pas seulement des chansons ou du
folklore qui met en divertissement son public mais il est plutôt une science,
du mysticisme et aussi de la littérature. Dans les lignes qui vont suivre, nous
essayerons d’abord d’expliquer qu’est-ce le pekaan, ensuite de donner ses
origines, de plus son importance dans la société pulaar et enfin son évolution.
I)
Qu’est-ce que le pekaan ?
Le
Pekaan est un genre littéraire qui appartient aux pêcheurs, les Subalbe du Fouta-Tooro. Les Subalbe font partis de la noblesse
Pulaar, comme les Torobé détenteurs
du savoir spirituel, les guerriers Seebé,
les Peulh-pasteurs et les Jawanbé qui
sont les conseillers du roi. Les Subalbe
sont les maîtres incontestés de l’élément eau, ils vivent essentiellement au
bord du fleuve et s’abandonne à la pêche, avec les Peulh-pasteurs ils
constituent le groupe de la catégorie des nobles à avoir des métiers proprement
dit, c’est un groupe assez indépendant puisqu’ils détiennent lui-même c’est
propre moyen d’existence grâce à la pêche, à la culture des « palé» (ce
sont les champs aux bords du fleuve après la décrue). La forme littéraire du
Pekaan est née des rapports des pêcheurs et la faune fluviale dont font partis
les grands crocodiles mangeurs d’homme et les redoutables hippopotames ces
animaux n’apparaissent jamais comme des bêtes ordinaires, il y a aussi d’autres
êtres surnaturels qui font partis de l’univers des Subalbe. Parmi ces êtres il y a « Joomayo » qui signifie maître des eaux, qui est un être mi- humain
et mi- poisson. Le monde aquatique étant fascinant et dangereux à la fois, le
domaine du pêcheur ne pouvait dès lors se limiter à la capture du poisson.
L’univers de l’eau et aux yeux du « Cubalo»
à respecter et à craindre.
Le chant
du pekaan est composé de deux ensembles biens distinctes à savoir les récits
épiques qu’on appelle en pulaar« Jimé »et la poésie descriptive
qu’on appelle« Jaraalé ».
II) Origines du pékan :
Le pekaan est l’apanage
de la famille Dièye de Araam Saare qui est la première à le chanter. Il serait
la chanson d’une part et d’autre part le nom du génie qui, avec celle-ci
berçait son enfant sur la berge et qu’un homme l’imita. Celui-ci est l’ancêtre
des Dièye d’Araam Saare. Mais il y’a eu des célébrités du pekaan comme Guelaye
Ali Fall. Celui-ci a été initié par les Dièye pour qu’il puisse chanter le pekaan.
Le pekaan aurait une
origine ésotérique, il serait une récompense donnée à Demba DIEYE, qui est
l’ancêtre des DIEYE, par la femme de « Jomo mayo ». L’homme aurait
surpris cet étrange être en train de chanter, il s’est rapproché à son insu
pour écouter ces belles paroles et il a profité d’un moment d’inattention de la
femme pour lui voler sa clochette avec laquelle elle se servait pour harmoniser
son chant. Ainsi, l’homme aurait exigé à la femme qu’il lui apprenne le chant
afin de lui restituer la clochette. Par conséquent la femme tenant bien à son
instrument, décida de lui apprendre la chanson en retour celle-ci n’est rien
d’autre que le pekaan.
III)
Les circonstances de la pratique du pekaan
La veille du fifiré (la
chasse aux crocodiles où l’on dit : « demain, on va affronter
le caïman le plus dangereux du fleuve ou de la mare ». Par conséquent, les
subalbe se réunissent sous la houlette du Jaltabé (Grand maitre et Sage
cubalo), une fête sera organisée à claire de la lune, à la place publique et
maintenant les chanteurs du pekaan viennent chanter; chacun d’eux
essaye de faire valoir son savoir-faire ou ses connaissances au public
comment il a été initié dans l’art de pêcher, de maitriser les animaux
aquatiques dangereux, (moi j’ai été initié par mon père ou ma mère par
exemple). On ne se hasarde pas à raconter des bêtises dans ces veillées parce
qu’on est entouré de vieux, des connaisseurs en la matière.
Le pekaan est aussi
chanté dans les mariages, dans les cérémonies de noces, des moments solennels
où les cubalo se rencontrent, de plus à la gloire des subalbe.
D’après Monsieur Omar Gaye
Le Pékan
est pratiqué a des événements tels que : le « Fifiré» qui est la
chasse aux crocodiles dans le fleuve, du «Lappéré » qui est la chasse du
crocodile dans la mare, ou lors des tournés artistiques « Lappi » qu’effectue les chanteurs
de Pékan c’étaient dans ces moments qu’on avait l’occasion d’entendre les
chants du Pékan. D’après Monsieur Oumar Djiby
Ndiaye
IV) Importance :
On y apprend beaucoup
de choses par exemple des leçons de morales, de la vie, dans les chansons de
Guelaye Ali Fall dans Sei Gubali. Le pékan fait parti des éléments du Pulaguou
(culture pulaar) comme le Gumbala, le Diléré, le Yéla, le Jaaro…
De plus le sens de
l’honneur, la dignité, le refus de la honte : c’était l’éducation que Guelaye
enseigné.
V) Evolution :
Les chanteurs
d’aujourd’hui ne font que reproduire l’œuvre de Guelaye, ensuite le genre se
mercantilise, il se produisait o un moment bien précis. Aujourd’hui il est plus
facile de voir un chanteur de pekaan dans une cité que de le voir dans un
village au bord du fleuve.
Conclusion
En définitive, parmi
ces versions nous pouvons retenir celle partagée ou presque unique qui selon
laquelle le pekaan est d’origine légendaire de Demba Dièye face aux
mono-mayos qui chantaient pour bercer son enfant.
Le pekaan est dédié aux
cubalo car ce n’est pas donné à tout le monde de tuer le caïman ou de maitriser
les eaux et sa faune.
SOURCES :
Interview accordé par
ü
Monsieur Oumar
Djiby N’diaye, professeur pulaar, enseignant chercheur à Université Gaston
Berger de Saint dans l’Unité de Formation et Recherche des Civilisations,
Religion, Art et Communication, à la section Langues et Culture Africaines.
ü
Monsieur Omar Gaye
(professeur, animateur culturel, secrétaire générale de l’ordre des Subalbe du
Tooro).
Merci a vous pour ces éclaircissements à propos du Pekaan (la poésie des pêcheurs peul du four à toro)
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