vendredi 7 août 2015
Les rites d'initiations en pays Diola, Manding, Sérére et Bassari
UNIVERSITE GASTON
BERGER DE SAINT-LOUIS
U.F.R. DES
CIVILISATIONS RELIGION ART ET COMMUNICATION
SECTION: METIERS DU
PATRIMOINE
LICENCE 2
Dossier :
patrimoine culturel immatériel
THEME :
rites d’initiations en
pays diola,manding, sérère et bassari
Eleonore Nadine MENDY
Amadou NDIAYE
Suzanne NDIONE
Mamadou
KONATE
INTRODUCTION
De
manière générale, les initiations peuvent être conçues comme étant des
pratiques qui reflètent l’identité des groupes ethniques africains. Elles sont
par essence des pratiques qui nous viennent
des ancêtres et dont le rôle primordiale chez les communautés est de
veiller à sa conservation, sa valorisation, et sa transmission pour les
générations présentes et futures. C’est
dans cette optique que nous tâcherons d’étudier quelques rituels
d’initiations à l’instar du Boukout, de la circoncision Manding, le Nithi chez
les bassari et le Ndut chez les Sérères.
I : HISTORIQUE DE CES
RITES EN PAYS MANDING ET DIOLA
Faire
l’historique des rites d’initiations en milieu Diola et Manding n’est pas aussi
facile qu’on le pense. Toutefois, étant donné que ces deux peuples sont les
premiers à peuplés la zone sud du pays et également vassal de l’empire du Ghana puis du Mali
avant de devenir Gabou. Dès lors, nous pouvons placer le début de ces rites
depuis la nuit des temps de ces groupes ethniques. C'est-à-dire depuis la mise
en place de leur organisation sociale. Séparer du reste du pays par la Gambie,
cette zone s’étend sur la partie sud du
Sénégal. Un lieu de rencontre de
plusieurs cultures (DIOLAS, MANJAQUE, MANDING, PULAR, BALANTES, MANCAGNE).
C’est une zone dotée de richesse culturelle innombrable à l’instar des autres
communautés.
Par
ailleurs, les rites d’initiations sont des faits qui ont toujours existé dans
les sociétés africaines en générales d’où la difficulté de trouver des
repères exacte pour être à la hauteur de
préciser le début même de ces rituels africains. Ainsi nous pouvons sans
exagération annoncer une idée qui consiste à dire que les rituels notamment le
Boukout en milieu diola est un fait sacré légué par les ancêtres et dont la
fierté se traduit par une forte volonté
de transmettre ce savoir à la jeune génération d’initié. Partant, nous
tacherons de mettre en lumière tous les aspects nécessaires pour expliquer
davantage l’importance que revêt ces pratiques notamment pour ces communautés.
La forêt joue un rôle important dans la consécration des cérémonies purement
traditionnelle. Nous avons choisi d’étudier le rituel de la circoncision
manding et du Boukout (diola). Ces cérémonies sont primordiales et symboliques
chez les Diola aussi bien que chez les
Manding.
II : LES PRATIQUES DE CES RITES EN PAYS DIOLA ET MANDING
De
manière générale, le Boukout et la circoncision sont des
manifestations culturelles qui correspondent au passage à l’âge de la maturité.
La préparation de ces cérémonies d’initiation demande autant de moyen et de
sacrifice pour assurer la sécurité des jeunes. Ces sacrifices se traduisent
entre autres avec des bœufs et vaches ainsi que des coqs accompagnés des
versements de vin pour avoir la bénédiction du dieu qu’ils appellent
« EMITAY », c'est-à-dire Dieu en Diola (principalement pour le
Boukout). En effet, Si ce moment fort correspond à la cérémonie de passage de
l’adolescence à l’âge adulte, le Bois sacré est la cérémonie ultime
d’initiation du jeune Diola et manding. Il devient ainsi un homme et gagne en
maturité. Décideur, il est également responsable au même titre que tous les
chefs de foyer de sa concession s’agissant du Boukout. Quelques semaines avant
la rentrée solennelle au bois sacré les jeunes initiés vont être habillés
de manière particulière avec un pagne sous forme de pantalon bouffon et à leurs
possessions un bois. Autrement dit, le bâton protecteur qui consacre leur
statut de futur initié au cours du rite qui s’appelle «Sigolassous» ou étape
préliminaire de coupe de bois pour les festivités. Ainsi, la
circoncision se passe dans les
villages et les futurs initiés doivent
être rasés tout comme le Boukout et avoir
les habits adaptés a la circoncision des sortes de longues tunique et un
bonnet. Chaque soir depuis leur entrée on les
regroupe autour du feu pour
apprendre les chants et danser avec leurs selbés (accompagnant et
guides des jeunes initiés) au claire de la lune. Durant cette période,
ces jeunes apprennent les savoirs faires
de la communauté, les coutumes et on leurs
inculquent des valeurs à savoir le
courage la dignité la solidarité.
En effet, le Boukout est conçue comme étant l’identité culturelle
chez les Diola car pour eux un vrai DIOLA ne meurt pas en ignorant sa culture. Ainsi,
l’importance de cette pratique repose en grande partie sur le fait qu’elle est
avant tout chez les diola une école de formation et d’instruction surtout étant
donné que des valeurs seront inculquer aux jeunes initiés. D’où l’importance
pour eux de considérer le bois sacré comme étant une étape à la case des hommes
où la dignité, le courage, la responsabilité, la sagesse s’y apprend. De plus, dans les
familles des futurs initiés, des chansons leur sont apprises par les parents
et, plus particulièrement, par la mère des «guerriers». Lesquelles chansons,
léguées par les aïeux du village, se transmettent de génération en génération.
Le non-initié n’est pas considéré comme un homme en pays Diola. C’est ainsi
qu’à la sortie du Bois sacré, l’homme, en âge de se marier, a le droit de
prendre une femme. Toutefois, à la
sortie du bois sacré des jeunes
circoncis sont conduits vers une rivière ou un fleuve pour se laver afin d’être
purifié ici l’eau symbolise la pureté la clarté .Les festivités du lavage est accompagné de la danse des
feuilles appelé jambadong et du kankuran élément mystique protecteur
typiquement manding au cours duquel les femmes et jeunes chantent au rythmes des tambours vêtues de vêtements
traditionnels. Le
kankouran est en quelque sorte
l’âme de la circoncision car il est le protecteur des initiés.
III :
EVOLUTION DE LA PRATIQUE DANS LE MILIEUX DIOLA ET MANDING
Autrefois
cette cérémonie ne concernés que les garçons
âgés de 12 à 20 ans aujourd’hui elle a évoluée on applique se rituel a des enfants âgés de 0
à 10 dans les hôpitaux .ils ne sont pas
former par des guides traditionnelles pour apprendre les coutumes et
savoir-faire de la communauté que nous
devons sauvegarder préserver à des fins de transmission aux générations futures. Par contre, pour le
Boukout la classe d’âge n’est pas précise.
Comme
partout en Afrique les Diolas et les Mandings ne sont pas en rade sur
l’évolution notoire qu’on peut constater dans l’organisation de leurs
manifestations rituelles en particulier le Boukout. En effet, la manière
d’organiser une cérémonie coutumière d’une telle envergure a connu des
mutations profondes, car autrefois la durée de ces rendez-vous traditionnels
comparé celle d’aujourd’hui nous laisse croire qu’il y’a une évolution
évidente. Par conséquent, cela peut s’expliquer entre autres aux nouvelles
réalités : réduction du temps de réclusion, décalage de la période, possibilité
de courts séjours etc. Ces adaptations ont permis de prendre en compte les
exigences d’un grand nombre d’hommes à initier, qui en seraient exclus du fait
de l’éloignement ou des occupations professionnelles surtout pour le BOUKOUT.
Toutefois, il y’a lieu de souligner que la transmission des connaissances même
si elle pose problème dans la circoncision en milieu manding avec
l’hospitalisation des initiés. Par contre pour le Boukout telle n’est pas le
cas car la transmission est toujours respectée.
I : PRESENTATION DU
PAYS BASSARI ET L’HISTORIQUE DE CE RITE
Le
pays bassari est l’une des régions rares qui se trouvent en zone montagnard au
Sénégal. Ils se trouvent à l’ouest de Kédougou et au sud du fleuve Gambie Composés des villages Coniaguis, Badiarankés, Bediks,
etc. Le pays Bassari est connu à travers le monde grâce à la richesse de son
patrimoine culturel immatériel et du fait qu’elle n’est pas atteint par la
mondialisation de la culture grâce à son isolement. Les pratiques rituelles
sont nées selon certaines sources imprécises vers le IXème siècle. Depuis lors,
elles sont restées intactes, les communautés sont purement ancrés dans leurs
traditions et vivent en interaction avec leur environnement. Dans notre étude,
nous nous intéressons à la cérémonie d’initiation appelée Nithi
II : PRATIQUES DU NITHI
Pour le rite
d'initiation, les jeunes initiés se
déguisent en « Lockouta », un masque qui reflète le rite d’initiation
en pays Bassari. Cet habillement consiste à être habillé en mini pagne noir
serre avec une ceinture en cuivre
autour du rein la tête enserrée d'un disque de raphia et le visage
couverts de boue ocre.
Les jeunes inities dansent toute la soirée en faisant le tour de
la place du village jusque tard, avant de regagner la brousse où ils passeront
la nuit. Le jour de la sortie de la grotte Les "Lokouta" font des combats
rituels contre des adolescents qu'ils jettent à terre. L'adolescence vaincue
préfigure l'entrée dans l'âge adulte. Les initiés vont se réfugier dans les
bois aux abords de la grotte sacrée. Un
ancien, gardien de la coutume leur révélera les premiers rudiments de
l'histoire secrète du peuple bassari et, en perpétuant le cycle initiatique,
fera de chaque adolescent un homme accompli, digne "fils du
caméléon", leur totem.
Ensuite, les vieux se réunissent au petit
fétiche du village, on égorge les coqs qui permettent de lire l’avenir de
l’initié. Selon les entrailles de ce dernier le noir est signe d’un destin
malheureux, le blanc est signe de bonheur. Pour tester leur courage, les jeunes
initiés défient un masque dans un véritable duel, encouragé par le reste des
hommes. Si le chef de village a un fils en âge de subir l’initiation, ce
dernier ouvrira les réjouissances. Ces combats sont une partie importante de la
tradition Bassari, les visiteurs sont acceptés mais il est interdit de
photographier.
III : EVOLUTION DU RITE BASSARI
Contrairement
aux autres communautés, les pratiques ancestrales liées à l’initiation chez les
Bassari n’ont pas beaucoup changé et cela peut s’expliquer du fait que chez ces
groupes ethniques l’ancrage dans leur culture et leur fermeture liée à leur
isolement est la principale cause du manque de mutation à travers leurs
traditions. Toutefois, un changement minuscule a été constaté si ce n’est la durée qui a changé de six mois à trois mois.
I : HISTORIQUE DE LA CIRCONCISION
Faire
un historique de la circoncision en milieu sérère ne saurait être chose aisée.
En effet, presque toutes les personnes interrogées n’ont pas pu donner une
réponse exhaustive en ce qui concerne l’historique de cette pratique en se
focalisant surtout le caractère héréditaire de ce rite. Selon eux le
« Ndut » serait une pratique lointaine qu’ils auraient hérité de
leurs aïeux ne nous donnent donc pas la possibilité de retracer l’historique.
Cependant, une pensée religieuse remonte
l’historique de ce rite avec l’avènement de
l’islam qui dans son livre sacré invite les musulmans à pratiquer ce
rite.
II : LES PRATIQUES SERRERES
« Le
Ndut » comme la plupart des rites d’initiations Sénégalaise voir même
Africaine ont des objectifs plus ou moins semblables. En effet, ils œuvrent
tous à la formation d’un homme imbu de
vertu tel que le courage, l’abnégation, la tolérance, l’esprit de partage,
l’identification à sa culture etc. Mais l’un des points phares reste le passage
de l’adolescent à l’âge adulte.
Cependant,
le « Ndut » en tant que tel avait une date bien spécifique à savoir
juste après la première pluie de l’hivernage. En effet, à cette date on
rassemblait tous les jeunes du village en âge de prendre une femme.
Au
premier jour de l’initiation tous les initiés prennent d’abord des bains
rituels chez eux avant de rejoindre la place publique qui est le lieu de
rencontre et delà, en parfaite communion avec le reste du village, chantent et
dansent jusqu’au crépuscule ou les derniers recommandations se font. Dès lors
les initiés sont maintenant sous la tutelle des « SELBE » ou
guides qui les amènent en forêt ou ils passeront 2 à 3 mois. Arriver à
destination le chef selbé donne les consignes et règlements à suivre et les
invites à se reposer jusqu’au lendemain ou se tiendra le rite en tant que tel.
Le jour-j, un grand
mortier inversé sert de support où le prépuce est coupé à l’aide d’un couteau
après une feuille d’arbre appelée « peuftoon » en wolof y est posée
pour une guérison rapide. A l’issue de cette épreuve, tous les initiés sont
habillés en percal blanc conçu sous forme de tunique accompagné de bonnet qui
ne devront pas laver ni enlever jusqu’à la fin de l’initiation durant tous les
moments passés en brousse, les initiés passent la nuit à la belle étoile et on leurs enseigne un langage codé à
travers une chanson, des danses…
Après deux à trois mois
d’apprentissage, arrive l’heure de la sortie à l’occasion duquel une grande
fête est organisée pour les initiés qui prennent leur bain après trois mois de
privation. Ils sont couverts de jolis pagnes avec des perles, ils sortent en
file indienne et rejoignent encore la place publique. Ainsi, ils entre dans le
cercle restreint des adultes voire même des sages pour ceux qui ont étaient les
plus courageux.
III-EVOLUTION
DU RITE EN MILIEU SERERES
De nos jours, on
remarque une nette évolution de ces pratiques en milieu sérère.
D’abord,
ce n’est plus au lendemain de la première pluie mais à n’importe quel moment de
l’année. On peut parler aussi de l’âge puisque les gens ont tendance à
circoncire leurs enfants à bon âge parfois même à leur naissance. Et ceci dans
des hôpitaux au lieu des forêts et ils restent dans leur concessions. Ainsi,
tous les vertus enseignées aux initiés d’alors disparaissent peut-à-peut en
plus il n’y a plus de « sélbé », ce sont les oncles et parent proches
qui jouent ce rôle.
CONCLUSION
En
définitive les rites d’initiations étaient des moments d’apprentissage de
vertueux nécessaire à l’homme pour faire face aux aléas de la vie.
De
même les rites au Sénégal sont plus ou moins semblable car œuvrant tous à
former un modèle à suivre mais aussi à instaurer chez eux
le courage, l’endurance a tout épreuve mais surtout l’enracinement dans leurs
cultures.
Cependant
avec l’effet de la mondialisation, le développement des villes mais aussi et
surtout la modernité ces rites ont changé en terme d’authenticité même si c’est
vrai que c’est l’une des particularités
du patrimoine culturel immatériel.
Le Marketing du KHOY
UNIVERSITE
GASTON BERGER DE SAINT-LOUIS
UFR
DES CIVILISATIONS RELIGIONS ARTS ET COMMUNICATION
SECTION
METIERS DU PATRIMOINE
LICENCE
2
DOSSIER MARKETING ET
GRH
SUJET : LE KHOY
PRESENTE PAR : SOUS LA DIRECTION DE MONSIEUR :
Magor Asta Fall
Chabi Benoît
KPASSI GOBI
Assietou Kane
Salimata Diaw
El Hadji Seydou Nourou
Sarr
Mamadou Junior Guissé
INTRODUCTION
Le
khoy est une cérémonie traditionnelle et culturelle sérère. Au Sénégal,
l’ethnie sérère occupe la troisième place après celle des wolofs et des peulh.
On les localise à l’ouest et au centre du pays, à des points dans des régions
tels que Kaolack, Thiès et Fatick ou ils sont majoritaires. N’empêche, on les
retrouves un peu partout dans le pays. Ils vivent d’agriculture, d’élevage et
de pêche. Les sérères ont adhérés aux religions dites révélés (christianisme,
islam). Cependant l’animisme occupe la plus importante place et le khoy
illustre parfaitement cet enracinement.
I.
Présentation du patrimoine culturelle immatériel
(khoy)
Le
HOYE comme nous l’avons décrie tantôt est une cérémonie culturelle appartenant
à la société sérère résidant dans le BAOL et le SINE. Ce rituel de Khoy est
d’une importance capitale chez les sérères car cela reflète leur appartenance
et leur patrimoine culturel qui s’inscrit dans l’aspect immatériel. Les
principaux acteurs de l’organisation de cette cérémonie sont appelés les
« SALTIGUES » .Durant la cérémonie ils portent des combinaisons
de vêtements éclatants et s’accompagne de chants, de danses, de proverbes et de
devinettes des prêtres officiants passés maîtres dans l’art de la communication
crée une cérémonie spectaculaire, riche
en couleur qui tient l’assistance en haleine jusqu’à l’aube. Ces derniers sont
dotés de connaissances surnaturelles qui
leurs permettent de prédire l’avenir ou de préparer la population à faire face
à des malheurs qui peuvent survenir en les donnants un certains nombre
d’indication pour leur détourner de ce mal. En effet,
le Khoy, rendez-vous annuel important du calendrier cultuel et culturel
sérère, donnant lieu à une véritable psychanalyse individuelle et sociale de
nos terroirs et, par-delà, constitue l'un des héritages les plus précieux ayant
résisté à toutes les formes de viols et d'agressions culturels subis par ce
peuple. C’est une occasion privilégiée pour les sages de tout âge de prédire les événements majeurs à venir
relatifs à l'environnement, à l'état des cultures, de passer en revue les
autres épidémies pouvant survenir dans un temps aussi chargé que la saison des
pluies. Par ailleurs, le Khoy était aussi le lieu de prévention sociale par des
voies mystiques et autres recommandations particulières à observer. Il s'agissait,
par conséquent, par la recommandation de sacrifices et autres libations, de
préserver la santé publique et la cohésion sociale de nos terroirs confrontés à
maintes agressions et d'inciter les populations à croire à l'avenir. Mais
depuis quelque temps, l'on observe des déviations nées d'une folklorisation,
d'une récupération politique, d'une orientation matérialiste et d'une
médiatisation à exagération dont la finalité semble répondre à d'autres
logiques de marketing d'organisations trouvant leur justification et leur
survie financière dans la tenue d'événements similaires.
La cérémonie du khoy se charge principalement
à préparer les populations face aux éventuels problèmes liés a leur vécu. Les prédictions des SALTIGUES ainsi que
leurs recommandations leurs permettent une sécurité et participent à leurs
survies en régulant la société et en établissant un équilibre harmonieux entre
les hommes et leur environnement. Dès lors, le khoy favorise le dialogue
entre les communautés notamment avec celles qui partagent des pratiques
similaires et démontre l’importance entre les humains et la nature pour une
continuité de l’espèce humaine.
Ø Lieux
d’organisation :
Les lieux d’organisation du HOYE ne sont pas les
mêmes partout car comme nous l’avons souligné. Il se pratique dans deux milieux
différents à savoir au BAOL et au SINE. Toutefois, le contexte d’organisation
entre ces deux milieux culturels sérère dépend de la conception qu’ils ont de
leurs propres milieux et de la manière dont l’héritage de cette pratique à été
transmise à travers les âges.
L’emplacement de la cérémonie est
un aspect symbolique pour célébrer le HOYE chez les SERERES. Dans le BAOL par
exemple le HOYE s’organise le dimanche nuit et le lundi soir entre 16H et 19H.
Le premier jour c'est-à-dire le dimanche nuit les SALTIGUES se regroupent au
tour d’un tamarinier où la pratique s’effectuera et on assiste ainsi à des
sacrifices énormes de bêtes accompagnés de versement de lait caillé et des
chansons pour implorer la divinité. En claire, il y’a lieu de retenir que dans
cette localité le premier jour de la célébration du HOYE seul les SALTIGUES et
les initiés ont le droit d’assister à cette cérémonie. C’est dire que les
garçons non initiés et les femmes non SALTIGUES y sont exclus.
Cependant, lors de la deuxième journée c'est-à-dire
le lundi soir entre 16H et 19H tout le monde peut assister à la cérémonie. Le
deuxième jour du HOYE le lieu change, au lieu du tamarinier il se passera au
bord du POLLA qui signifie MARIGOT. Pendant la cérémonie on note également la
présence des griots qui battent les tam-tams et
chantent les louanges de chaque saltigué qui se présente au devant de la
scène pour annoncer ses visions. De plus, les chants mystiques de ces griots
rendent plus actifs et plus agressifs les saltigués. C'est-à-dire qu’ils
passent à un état second leurs permettant de mieux communiquer avec les esprits
Contrairement au BAOL, les SINES SINES eux au moment
de l’organisation du HOYE se regroupent dans l’arbre du village pour célébrer
la cérémonie. Par ailleurs, dans cette localité le HOYE ne fait pas appel à une hiérarchisation sociale ni de pouvoir.
Car dans cette communauté du SINE tout le monde peut assister au rituel sans
classe d’âge. Toutefois, comme dans le BAOL les maitres de cette pratique
restent les SALTIGUES et l’objectif restera partout le même
Cette cérémonie permet également de durcir des liens
souples entre les communautés SERERES car cela regroupe tous les SALTIGUES et une
fois sur la place où la cérémonie s’effectuera chaque SALTIGUE parlera sur une
localité. Celui qui parlera d’une localité par exemple au cours de la cérémonie
peut se proclamer lui-même sauveur de cette communauté face à une catastrophe
qui devrait arriver. Par contre en dehors de cette cohésion sociale regroupant
les différents SALTIGUES d’une communauté à s’échanger sur un fait ou pour
détourner un malheur qui devrait s’abattre sur la population. Il peut néant
moins avoir parfois des rivalités de pouvoir qui va même jusqu'à engendrer des
sorcelleries entre eux. De plus l’organisation du HOYE repose essentiellement
sur la mystique et se fonde sur un certains nombre de pratique et de savoir
faire spécifique aux SALTIGUES.
II.
MARKETING
ü MODE
DE DISTRIBUTION A LA CLIENTELE
Khoy
ou divination en français est une cérémonie de prédiction de l’avenir avec
comme clientèle les hommes politiques ainsi que la population mais ici il ne
s’agit pas de n’importe quel type de populations. En effet, le khoy qui est une divination en pays sérères
est pratiqué par des saltigués prêtres sérères dès lors la clientèle se
distinguer davantage et se constitue avant tout de sérères, de tout âge mais
aussi d’autres populations autochtones et étrangères à cette ethnie et qui souhaitent
savoir de quoi demain sera fait aussi bien sur le plan politique, social et
économique sans oublier les politiciens car les prêtres prédisent également
l’avenir des leaders politiques. Durant ces séances avaient été prédis le
naufrage du bateau le diola, la mort du Khalif des mourides pendant ces moment
également sont prédis tout ce qui gravite autour de l’agriculture, des pluies,
des inondations etc de l’ensemble des sujets communs et qui intéressent toute
la population. Ainsi pour parler du mode de distribution à la clientèle le khoy
a tendance à se faire à une période bien défini habituellement dans la première
semaine de juin à Fatick et rassemble des individus (sérères en grande partie)
venant des différents coins du monde
ü COMMUNICATION
Le
khoy est une cérémonie
religieuse et un événement spécial dans le calendrier religieux des Sérères.
C'est le moment où les grands prêtres et prêtresses sérères viennent prédire
l'avenir face à la communauté. Ces devins et guérisseurs adressent des sermons
lors de la cérémonie de khoy qui ont trait au temps qu'il va faire, à la
politique, à l'économie, etc. C'est un événement qui se déroule dans l’espace
Sine-Saloum et ça se fait toujours dans la même période. En amont de la
cérémonie la publicité est faite au niveau des journaux mais pour la plupart de
la clientèle à savoir les sérères ils sont au courant de la période et viennent
le moment venu. La communication concernant le khoy n’est pas développée à part
les médias qui font passer l’information ayant trait à la période afin que ceux
qui le souhaitent viennent y assister il n’y a pas d’autres mode de
communication et pourtant cette dernière aurait pu être beaucoup plus promue
avec les nouveaux outils de la télécommunication internet, application mobile
sans oublier les catalogues, brochures, affiches…
ü PRODUIT
Malgré
leur adhésion totale à l’islam et au christianisme, les sérères restent
attacher aux croyances ancestrales : le khoy qui signifie littéralement
l’appel en sérère. C’est une rencontre capitale des saltigués Sérère autrement
dit des prêtres sérères, traditionnellement organisée tous les ans à l’approche
des premières pluies de l’hivernage. Il est tenu sur l’initiative du Saltigué
le plus influant d’un village, qui y invite ses pairs du même village et des
villages environnants. En effet, étant une pratique rituelle de caractère
immatériel et faisant parti de leur patrimoine incorporel, le Khoy présente un
produit de marketing assez particulier du fait de son immatérialité. Ainsi, le
produit qu’offre le Khoy est satisfaisante pour les consommateurs qui sont en
grande partie les agriculteurs, les hautes personnalités mais aussi l’Etat car
cette cérémonie dont l’essence repose essentiellement sur le simple fait de
prédire l’avenir demeure être avantageux pour l’Etat, les agriculteurs et
hautes personnalités de prendre des mesures idoines face aux malheurs qui
peuvent survenir à n’importe quel moment. Cependant, le khoy n’est pas
uniquement une cérémonie qui se focalise à prédire des malheurs ; les prêtres
et maîtrises détenteurs de ce savoir évoquent également des situations de bonheur et le khoy organisé à
Fatick en 2010 l’illustre parfaitement puisque les acteurs avaient prédis que
le futur président de la république du Sénégal sera un toucouleur et cela à
sauter aux yeux car en 2012 on assiste à l’avènement de Macky Sall au pouvoir.
Par
ailleurs, le produit qu’offre le khoy prend en compte la macro environnement et
cela peut s’expliquer du fait que ce patrimoine incorporel est reconnue par
l’Unesco comme un patrimoine immatériel de l’humanité grâce à la convention de
2003 pourtant sur la sauvegarde du patrimoine immatériel de l’humanité.
Toutefois, le Khoy peut être conçue comme étant un résultat adapté pour ces
consommateurs malgré son aspect immatériel, il ne cesse d’être bénéfique à leur
égard étant donner qu’il remplie tout les critères de marketing d’un produit et
son public cible ne cesse d’accroitre d’année en année.
ü PRIX
Le
prix étant quantifiable en unité monétaire en marketing et tous les composants
qu’il engendre dans son ensemble fait du produit proposé par le Khoy un issu à
la porté des demandeurs et ou des consommateurs. D’emblé, pour la tenue d’un
événement de cette envergure les prêtres et maîtresses sérères vont faire
recoure à leurs génies plus connue sur le nom de Pangol en pays sérères pour
effectuer des sacrifices afin de mener à bien la cérémonie. Ainsi, ces
sacrifices se traduisent entre autres par des versements de mil, de lait caillé
et égorgement de bêtes pour avoir la bénédiction des génies protecteurs afin
que leur prière soit acceptée. En effet, les détenteurs de ce savoir faire
composent l’institution patrimoniale de cette pratique et font le Khoy sous la demande d’un public
cible ou sous leur propre initiative. S’il s’agit de leur propre
initiative ; ils se limitent uniquement à prédire des malheurs qu’ils
sentent arriver. Par contre si c’est l’objet d’une demande leur rôle sera de
prévenir le ou les demandeurs sur les événements qu’ils ont vue venir. Ainsi,
pour ces cas ils vont exiger aux demandeurs de faire des sacrifices qui vont
forcement passer par eux et cela sera exprimé
en unité monétaire. Toutefois, sur le plan du marketing tout comme le
produit nous remarquons nettement que le prix du khoy est assez particulier
comparer au patrimoine matériel. En claire, il y’a lieu de souligner que le
prix du khoy dépend également du demandeur car les saltigués prennent en compte
l’aspect social des consommateurs. Cela peut s’expliquer du simple fait que si
c’est l’Etat qui demande la tenue d’un khoy le prix ne sera le même si c’set
une personne morales privé ou les communautés villageoises. Ainsi, donc nous
pouvons en déduire que le prix du khoy dépend de celui qui demande sa tenue.
III°)
Les partenaires de la cérémonie rituelle de « khoy »
Depuis quelques années, le Sénégal est captivé par
une séance de divination quasi institutionnelle, l’Etat du Sénégal à travers
ses ministères de la culture et du patrimoine historique classé, du tourisme et
des transports aériens participe au bon fonctionnement de l’événement qui se tient au
mois de mai dans un village du Sénégal, au centre dit Malango chaque année. Il s'agit d'un véritable carnaval où les
mages sérère, déguisés, prédisent publiquement les événements importants de
l'avenir : les épidémies, les famines, l'importance des pluies et de la récolte
annuelle et donnent tous les moyens de conjurer les calamités naturelles.
Le Docteur
Éric Gbodossou, « panafricaniste » d’origine
Béninoise, a le mérite de réussir à ressusciter cette tradition Sérère et a le
vulgarisé au niveau national voire international. Il fait parti parmi les
premiers à s’intéresser à la divulgation de cette cérémonie de divination
De plus, les hommes d’affaires Sénégal comme Cheikh
Amar, Magnik Diop Souche, les chaines médiatiques publiques et/ ou
privés : RTS1, la 2Stv, TV5 Monde-Afrique, Walf.tv, TFM. Ces dernières
participent activement à la bonne diffusion de la cérémonie durant une semaine
et plus sur les chaines de télévision de la place précitées.
Le khoy a aussi un partenaire majeur d’une grande
envergure qui lui donne une dimension interactionnelle, c’est le cas des
Grandes institutions des Nations Unies chargées de la culture et du
tourisme : l’UNESCO (où il a été proposé comme patrimoine mondial) et l’OMT
(Organisation Mondiale du Tourisme) qui, dans l’un de ses articles annuels
publiés lors de la conférence de l’Assemblée Générale des Nations Unies sur le
tourisme : développement du tourisme
culturelle :
« enjeux économique et sociopolitique ».
IV°)
Analyse du produit :
Le khoy est
l’un des patrimoines culturels immatériels du Sénégal à grande importance aux
yeux de la population et des touristes qui dès lors ne s’attardent plus à se déplacer des milliers de kilomètre
c’est-à-dire d’horizons diverses.
La marchandisation du produit c'est-à-dire sa mise
en tourisme arrive d’une part à le sauver pourvu sa pérennité à travers dans le
temps et dans l’espace. Ainsi, celle-ci consacre une position
d’économiste qui pourrait changer son caractère culturel vers une
folklorisation de ce patrimoine. De plus, si le khoy fait l’objet d’une autre
chose que de la prédilection des événements tant attendus de la population
comme les Autorités afin de mieux prendre des précautions pouvant sécuriser et
assurer le bien être de cette première.
L’internationalisation
de la cérémonie du khoy deviendrait rapidement impossible entre la population
et le nombre important de visiteurs ou/ et de touristes qui arrivent chaque
année dans ces contraints du pays pour assister à ces moments magiques. Par
conséquent, ces visiteurs comme ces étrangers de ces lieux souvent les causes
qui heurtent la sensibilité de la population trouvée car chaque milieu avec ses
réalités qui lui sont propres. En fait il serait donc difficile de mercantiliser
le khoy, il faudrait donc une bonne médiation culturelle et des ressources
humaines qualifiées et formées dans les domaines des métiers du patrimoine pour
pouvoir faire passer le message au visiteurs.
Ø GESTION DES RESSOURCES
HUMAINES
Les
ressources humaines dans l’entreprise du khoy demeurent un élément essentiel et
partant nous allons analyser les ressources humaines de cette pratique
incorporelle de manière quantitative et qualitative. Pour l’analyse
quantitative en ressources humaines pour le khoy ; les maitres de
cérémonie font recoure à des ressources humaines non qualifier mais qui peuvent
à tout prix apporter leur touche. Ainsi, leurs apports peuvent se sentir sur
les créations de rythme. C’est dire, que les dirigeants de cette cérémonie pour
réussir ou arriver à leur attente sont obliges de développer une gestion de
ressources humaines provenant de l’extérieur à l’image des batteurs de tam-tam
et autres acteurs pouvant servir de ressources humaines et qui n’émanent pas
directement de l’institution du khoy. Ces batteurs communément nommé griot dans
la société sénégalaise et africaine en générale constituent des ressources
humaines qu’on considère comme faisant partie du potentiel des ressources
humaines de cette cérémonie. Par contre, pour l’analyse qualitative les
ressources humaines dont- il s’agit ici sont les initiateurs autrement dit les
personnes que détiennent la connaissance et qui sont jugées être apte à mener
la cérémonie à tout prix. En outre, ce collectif peut également faire appel à d’autres
ressources humaines qualifiées provenant des localités environnantes car
pour ; il est de coutume chez eux de collaborer avec les autres saltigués
des villages environnants dans le but de partager et pour qu’ils puisent
d’apporter leurs expertises dans le domaine. De plus, les personnes susceptible
d’assurer le khoy au cas où les maîtres et maîtresses ne seront plus aptes à
mener à bien la cérémonie, vont être présent à toutes les cérémonies manière de
les initiés. Toutefois, il y’a lieu de souligner que ces personnes qui
prétendent être les futures saltigués c'est-à-dire les maitres ou maitresse
doivent forcement issus d’une famille de Saltigué. Il s’agit d’une question de
sang et descendance. Ainsi, de par son
caractère national et international du fait qu’il est classé sur la liste du
patrimoine mondial de l’Unesco lui donne une dimension internationale qui
fait que d’autres personnes qualifies et même des instituions intérieurs comme
extérieurs œuvrant dans le domaine de l’audiovisuel viennent prendre par à
cette cérémonie. Dés lors, nous en déduire que le khoy est une cérémonie d’une
grande envergure qui a besoin de ressources humaines d’où l’analyse
quantitative et qualitative que nous venons de mettre de exergue.
V. PROPOSITION
D’AMELIORATION
Le
fait qu’il soit patrimoine mondiale par l’Unesco est un avantage parce que cela
permet sa valorisation et sa mise en tourisme et pourrez inciter les
précurseurs sérères a mieux contribuer à la valorisation et la sauvegarde de ce
patrimoine culturel immatériel. Vu que le khoy se fait à la saison des pluies,
et que le festival de jazz coïncidé à la saison touristique, les initiateurs
peuvent solliciter l’Etat pour que khoy puisse être organisé au même moment et
cela peut faciliter sa mise en tourisme.
En
effet, les conditions d’améliorations du khoy doit être une nécessité pour la
communauté sérère mais également pour l’Etat dans la mesure où ; il
englobe dimension internationale.
Par ailleurs, le tourisme étant le deuxième secteur
de l’économie sénégalaise peut jouer un rôle important à travers la mise en
tourisme de cette pratique qu’est le khoy. Ainsi, donc pour que cette mise en
tourisme soit réalisable, l’Etat doit
jouer un rôle primordial dans les conditions d’amélioration du khoy étant
donner que c’est une pratique qui avant tout fait parti de l’agenda culturelle du pays. Pour cela, il
faut d’abord que l’état engage un dialogue avec les communautés afin de mettre
en place un plan d’action d’amélioration du produit pour attirer davantage les
visiteurs c'est-à-dire les consommateurs. Cela, suscite un travail de synergie
entre l’Etat, les communautés, la direction du patrimoine culturel et les
collectivités locales. Une fois que cela se concrétise, il faudra également au
préalable mettre tout les moyens financiers et technologiques nécessaires pour vulgariser et faire du khoy une affaire
de tous afin d’attirer les touristes qui sont généralement intéressé par la
découverte de la culture de l’autre.
Conclusion
En définitive, après un travail de recherche
approfondit sur la nation de marketing et des ressources humaines dans le
secteur du patrimoine, nous avons à travers le khoy qui est en particulier un
élément du patrimoine culturel immatériel Sérère et en général Sénégalais
constater que la vélarisation du patrimoine va de pair avec les notions de
marketing et de la gestion des ressources humaines. Ainsi, l’étude effectuer au
tour du khoy nous donne une idée claire que Marketing et ressources humaines
sont deux notions clés qui à tout prix participe de exclusive à la
valorisation, à la sauvegarde mais aussi et surtout à la commercialisation du
patrimoine culturel matériel comme immatériel à l’image du khoy.
SOURCES
Google, wikipédia,
Thèse d’Aminata Ndoye sur : PATRIMOINE CULTUREL ET
COOPERATION DECENTRALISEE ;
PROXIMITE ET
DEVELOPPEMENT DU TERRITOIR
LIVRE DE RAPHAEL NDIAYE : LA
PLACE DE LA FEMME DANS LES RITES AU SENEGAL, les nouvelles Editions
Africaines
|
IMAGE D’ILLUSTRATION
jeudi 6 août 2015
LE PEKAN CHEZ LES SUBALBE
THEME : LE PEKAN CHEZ LES SUBALBE (Cubalo
au singulier, caste socioprofessionnelle des pécheurs pulaar du Fouta Toro)
PLAN :
Introduction
I)
Qu’est
ce que le pekaan ?
II)
Origines
du pékan :
III)
Dans
quelles circonstances le pekaan est organisée ?
IV)
Son
importance dans la société pulaar :
V)
L’évolution du pekaan:
Conclusion
Introduction :
Le pékan, cette forme
poétique de la littérature orale pulaar, n’est pas seulement des chansons ou du
folklore qui met en divertissement son public mais il est plutôt une science,
du mysticisme et aussi de la littérature. Dans les lignes qui vont suivre, nous
essayerons d’abord d’expliquer qu’est-ce le pekaan, ensuite de donner ses
origines, de plus son importance dans la société pulaar et enfin son évolution.
I)
Qu’est-ce que le pekaan ?
Le
Pekaan est un genre littéraire qui appartient aux pêcheurs, les Subalbe du Fouta-Tooro. Les Subalbe font partis de la noblesse
Pulaar, comme les Torobé détenteurs
du savoir spirituel, les guerriers Seebé,
les Peulh-pasteurs et les Jawanbé qui
sont les conseillers du roi. Les Subalbe
sont les maîtres incontestés de l’élément eau, ils vivent essentiellement au
bord du fleuve et s’abandonne à la pêche, avec les Peulh-pasteurs ils
constituent le groupe de la catégorie des nobles à avoir des métiers proprement
dit, c’est un groupe assez indépendant puisqu’ils détiennent lui-même c’est
propre moyen d’existence grâce à la pêche, à la culture des « palé» (ce
sont les champs aux bords du fleuve après la décrue). La forme littéraire du
Pekaan est née des rapports des pêcheurs et la faune fluviale dont font partis
les grands crocodiles mangeurs d’homme et les redoutables hippopotames ces
animaux n’apparaissent jamais comme des bêtes ordinaires, il y a aussi d’autres
êtres surnaturels qui font partis de l’univers des Subalbe. Parmi ces êtres il y a « Joomayo » qui signifie maître des eaux, qui est un être mi- humain
et mi- poisson. Le monde aquatique étant fascinant et dangereux à la fois, le
domaine du pêcheur ne pouvait dès lors se limiter à la capture du poisson.
L’univers de l’eau et aux yeux du « Cubalo»
à respecter et à craindre.
Le chant
du pekaan est composé de deux ensembles biens distinctes à savoir les récits
épiques qu’on appelle en pulaar« Jimé »et la poésie descriptive
qu’on appelle« Jaraalé ».
II) Origines du pékan :
Le pekaan est l’apanage
de la famille Dièye de Araam Saare qui est la première à le chanter. Il serait
la chanson d’une part et d’autre part le nom du génie qui, avec celle-ci
berçait son enfant sur la berge et qu’un homme l’imita. Celui-ci est l’ancêtre
des Dièye d’Araam Saare. Mais il y’a eu des célébrités du pekaan comme Guelaye
Ali Fall. Celui-ci a été initié par les Dièye pour qu’il puisse chanter le pekaan.
Le pekaan aurait une
origine ésotérique, il serait une récompense donnée à Demba DIEYE, qui est
l’ancêtre des DIEYE, par la femme de « Jomo mayo ». L’homme aurait
surpris cet étrange être en train de chanter, il s’est rapproché à son insu
pour écouter ces belles paroles et il a profité d’un moment d’inattention de la
femme pour lui voler sa clochette avec laquelle elle se servait pour harmoniser
son chant. Ainsi, l’homme aurait exigé à la femme qu’il lui apprenne le chant
afin de lui restituer la clochette. Par conséquent la femme tenant bien à son
instrument, décida de lui apprendre la chanson en retour celle-ci n’est rien
d’autre que le pekaan.
III)
Les circonstances de la pratique du pekaan
La veille du fifiré (la
chasse aux crocodiles où l’on dit : « demain, on va affronter
le caïman le plus dangereux du fleuve ou de la mare ». Par conséquent, les
subalbe se réunissent sous la houlette du Jaltabé (Grand maitre et Sage
cubalo), une fête sera organisée à claire de la lune, à la place publique et
maintenant les chanteurs du pekaan viennent chanter; chacun d’eux
essaye de faire valoir son savoir-faire ou ses connaissances au public
comment il a été initié dans l’art de pêcher, de maitriser les animaux
aquatiques dangereux, (moi j’ai été initié par mon père ou ma mère par
exemple). On ne se hasarde pas à raconter des bêtises dans ces veillées parce
qu’on est entouré de vieux, des connaisseurs en la matière.
Le pekaan est aussi
chanté dans les mariages, dans les cérémonies de noces, des moments solennels
où les cubalo se rencontrent, de plus à la gloire des subalbe.
D’après Monsieur Omar Gaye
Le Pékan
est pratiqué a des événements tels que : le « Fifiré» qui est la
chasse aux crocodiles dans le fleuve, du «Lappéré » qui est la chasse du
crocodile dans la mare, ou lors des tournés artistiques « Lappi » qu’effectue les chanteurs
de Pékan c’étaient dans ces moments qu’on avait l’occasion d’entendre les
chants du Pékan. D’après Monsieur Oumar Djiby
Ndiaye
IV) Importance :
On y apprend beaucoup
de choses par exemple des leçons de morales, de la vie, dans les chansons de
Guelaye Ali Fall dans Sei Gubali. Le pékan fait parti des éléments du Pulaguou
(culture pulaar) comme le Gumbala, le Diléré, le Yéla, le Jaaro…
De plus le sens de
l’honneur, la dignité, le refus de la honte : c’était l’éducation que Guelaye
enseigné.
V) Evolution :
Les chanteurs
d’aujourd’hui ne font que reproduire l’œuvre de Guelaye, ensuite le genre se
mercantilise, il se produisait o un moment bien précis. Aujourd’hui il est plus
facile de voir un chanteur de pekaan dans une cité que de le voir dans un
village au bord du fleuve.
Conclusion
En définitive, parmi
ces versions nous pouvons retenir celle partagée ou presque unique qui selon
laquelle le pekaan est d’origine légendaire de Demba Dièye face aux
mono-mayos qui chantaient pour bercer son enfant.
Le pekaan est dédié aux
cubalo car ce n’est pas donné à tout le monde de tuer le caïman ou de maitriser
les eaux et sa faune.
SOURCES :
Interview accordé par
ü
Monsieur Oumar
Djiby N’diaye, professeur pulaar, enseignant chercheur à Université Gaston
Berger de Saint dans l’Unité de Formation et Recherche des Civilisations,
Religion, Art et Communication, à la section Langues et Culture Africaines.
ü
Monsieur Omar Gaye
(professeur, animateur culturel, secrétaire générale de l’ordre des Subalbe du
Tooro).
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