samedi 12 septembre 2015

L’Europe et le monde négra-africain

Pour les Européens que ce soit dans l’antiquité ou au Moyen âge l’Afrique c’était avant tout le pays des Noirs « Aïthiopos » les hommes foncés. Nous examinerons les faits surtout depuis l’apparition de l’Islam et le contact avec l’Europe moderne. 
Les premiers navigateurs portugais donnèrent tout d’abord à l’Afrique de l’Ouest le nom d’Ethiopie occidentale. Ces navigateurs n’ont pas caché leur émerveillement sur les cultures autochtones nègres. Même, durant une bonne partie du XVe siècle les rois du Portugal et d’Espagne passèrent commande d’œuvre d’art aux sculpteurs et artistes de la Côte occidentale. 
Dans son ouvrage les Arts de l’Aque -Jean Laude cite plusieurs princes qui avaient des cabinets, en somme de petits musées d’œuvres d’art des côtes occidentales d’Afrique noire. Il écrit : « Il est difficile de dresser un inventaire de ce que la Renaissance connut des produits matériel de l’Afrique (noire) ». « L’ampleur du mouvement, la nature de l’intérêt porté aux choses exotiques, la place conférée aux curiosités (arts) d’Outre-Mer dans la vie quotidienne ou artistique se laisse mal apprécier... Des artisans noirs ouvragèrent sur les indications des marchands portugais des ivoires que se disputaient les cours princières. Ferdinand 1er avait en son château d’Ambra quelques ivoires du Bénin et de la Côte occidentale, cuillères, fourchettes, cors. 
Les musées de Madrid, de Brunswick, de Leyde, du Vatican conservent des trompes sculptées, des coupes fermées, des salières, des couverts directement commandés à des ivoiristes africains (noirs) » [1]. Ainsi en découvrant l’Afrique aux XVe et XVIe siècles l’Europe en même temps appréciait l’Art nègre. 
Mais la Traite négrière fit changer de mentalité, l’Européen ne verra dans le Nègre aux XVIIe et XVIIIe siècles qu’un « sauvage » tout juste bon à faire travailler dans les plantations. L’Européen ne redécouvrira le vrai visage de l’Afrique qu’à la fin du XIXe siècle et au début de notre siècle. 
En effet les conquérants coloniaux et à leur suite d’éminents ethnologues dont les plus grands assurément sont Léo Frobénius auteur d’une vaste synthèse sur l’Histoire de la Civilisation africaine [2] et Maurice Delafosse, l’auteur du célèbre Haut Sénégal-Niger, première synthèse historique sur l’Afrique de l’Ouest [3] ; conquérants européens et ethnologues dis-je dès le début du siècle avaient reconnu la spécificité culturelle du monde noir. Mieux, en ce qui concerne l’Afrique noire Maurice Delafosse avait d’emblée reconnu le caractère unitaire de la civilisation négro-africaine à travers la diversité des ethnies ; ceci se lit clairement dans son livre les Noirs d’Afrique, mais surtout dans son fascicule intitulé précisément : « les civilisations négro-africaines » écrit en 1924. 
Cet éminent ethnologue, administrateur des colonies, et bien d’autres dès avant les années vingt de notre siècle s’étaient déjà penchés sur nos langues. Henri Gaden a traduit la quasida de Aliou Thiam écrite sur la Vie d’El Hadji Omar en langue pular, avec des caractères arabes ; Delafosse lui-même s’intéressant plus particulièrement aux traditions orales a transcrit en malinké le récit de la vie de l’Almamy Samory, recueilli auprès d’un mandingue. Bien d’autres travaux ont été faits à l’époque sur les religions, l’histoire, l’ethnologie et sur les langues. Ceux qui ont étudié nos langues ont reconnu leur richesse et leur expressivité. 
Mais avant les ethnologues et les historiens coloniaux ce furent les artistes qui d’emblée communièrent avec l’Art nègre. Ils l’adoptèrent et s’en inspirent : Picasso et ses camarades dès 1910 affirmèrent publiquement tout ce qu’ils doivent à l’Art nègre. Elgy Leusinger dans son ouvrage « l’Art des Peuples Noirs » écrit : 
« L’Européen prisonnier des idéaux de la plastique grecque n’a pu déceler les qualités artistiques des divinités africaines exilées dans les musées d’ethnologie qu’au moment où s’efforçant lui-même de réaliser la représentation cubiste et surréaliste de son univers, il s’aperçut que le Noir -bien longtemps avant lui et à partir de prémisses tout à fait différentes- avait trouvé les solutions plastiques pour l’expression de ses visions spirituelles. 
L’Artiste noir crée au moyen de formes abstraites ou du moins soustraites au réel, une œuvre absolument neuve » [4]. Cette approche de l’Art africain ou négro-africain permet de saisir son influence sur l’Art moderne de l’Europe.

Ainsi donc, en dépit des affirmations officielles tapageuses sur la supériorité de la civilisation européenne, les esprits éclairés, plus précisément encore ceux qui étaient en contact direct avec les Noirs comprirent très tôt qu’il fallait parler de civilisation au pluriel et non plus de Civilisation tout court, entendons par là la civilisation européenne. L’idée perçait que tous les peuples ont élaboré leur culture propre, spécifique, culture qui est fille de la géographie et de l’Histoire. 
On le voit aisément, bien avant que le Noir ne parle de lui-même, de son peuple, dans la langue durement conquise du blanc, bien avant qu’une poignée d’étudiants nègres, las du mépris des Blancs ne créent un néologisme, la Négritude, pour chanter et exalter le Nègre et les valeurs de civilisation dont il est l’héritier, les Européens, les colonisateurs eux-mêmes avaient la claire conscience de la spécificité culturelle du monde négro-africain. 
Je citerai volontiers ce passage lumineux de Maurice Delafosse où l’auteur a su mettre l’accent sur « l’Unité culturelle du monde négro-africain » : 
« Il est indéniable, écrit Delafosse, que les populations négro-africaines quelques différentes les unes des autres qu’elles apparaissent à l’observateur superficiel, offrent entre elles un caractère d’unité, qui sans doute à la communauté de leurs origines ethniques et à la similitude relative des milieux physiques, économiques et sociaux dans lesquelles elles se sont formées d’abord, et ont par la suite évolué. De même que le type anthropologue des nègres non métissés et partout identique dans les grandes lignes qu les idiomes négro-africains constituent ensemble une famille linguistique homogène, ainsi que l’on s’en aperçoit de plus en plus clairement, de même aussi l’on paut dire qu’en s’en tenant qu’au fond des choses et aux faits essentiels, il existe une culture négro-africaine nettement définie dont les traits se retrouvent aussi bien chez les peuples noirs les plus avancés que chez les plus arriérés et que l’islamisation même la plus reculée n’a point réussi à modifier profondément, non plus que l’éducation distribuée à une date plus récente par les nations colonisatrices » [5] (souligné par nous). 
Ces lignes écrites en 1924 sont d’un administrateur des colonies. Peut-on camper avec plus de force la spécificité de la civilisation négro-africaine ? La science moderne a donné raison à Maurice Delafosse sur tous les plans, l’unité culturelle du monde noir est aujourd’hui un fait indéniable, les travaux des linguistiques tendant maintenant à reconstituer la langue mère qui a donné naissance aux différentes langues, ces langues formant une « famille linguistique homogène » comme l’écrit Delafosse, elles ne s’apparentent ni à l’indo-européen ni au sémitique ni à la fameuse langue « hamitique » dont personne n’a jamais appréhendé les contours. 
Un autre mérite de Delafosse est d’avoir compris l’âme nègre, la spécificité des religions africaines et surtout il a saisi la conception nègre de la propriété. A ce propos il écrit : « Dans la société nègre, le travail, ou plus exactement peut-être, l’action productrice, est considérée comme la seule source de propriété, mais il ne peut conférer le droit de propriété, que l’objet qu’il a produit [6] (souligné par nous). 
Ainsi quand la majorité des Européens étaient confortablement installés dans l’idée de la supériorité de la Civilisation européenne l’édifice colonial était déjà miné, tout était en train d’être mis en cause par les écrits et les travaux des administrateurs coloniaux qui quotidiennement touchaient du doigt la matérialité de la civilisation noire. 
Au plan politique, de l’organisation de l’Etat, le Noir de l’Afrique de l’Ouest a eu une certaine avance sur l’Europe. Delafosse qui a écouté les traditionalistes, lu et traduit des Tarikhs écrits par les Noirs n’hésite pas à écrire, parlant de l’empire du Ghana « Ceci est très important, car nous y trouvons la preuve qu’avant l’introduction de l’islamisme, il y avait au Xe siècle à Ghana, des musulmans, mais c’étaient tous des étrangers et le rois et ses sujets étaient des Noirs païens - et à plus forte raison avant toute intervention européenne, les nègres avaient su parvenir à un degré de culture suffisant pour constituer des Etats stables, parfaitement comparables, à bien des points de vue, aux Etats orientaux et européens de la même époque » [7]. Léo Frobénius l’ethnologue allemand exprime la même idée quand il écrit : « Nous savons aussi que l’organisation particulière des Etats du Soudan existait longtemps avant l’Islam, que les arts réfléchis de la culture des champs et de la politesse, que les ordres bourgeois et les systèmes de corporation de l’Afrique nègre sont plus anciens de milliers d’années ». 
Ces ethnologues et bien d’autres avaient eu connaissance d’écrits et de traditions du pays des Noirs. On ne saurait les taxer de parti. 
Ne sont-ce pas des administrateurs coloniaux qui ont organisé au Soudan occidental une véritable chasse aux manuscrits, à Djenné, à Tombouctou, au Sénégal pour retrouver les écrits en arabe des lettrés soudanais. Cette chasse fut fructueuse car deux manuscrits de grande valeur furent retrouvés, le Tarikh es Soudan de Abderrahman Sa’di et le Tarikh el Fettach de Mahmoud Kati, tous deux lettrés nègres en arabe de Tombouctou des XVIe et XVIIe siècles. Ces documents de première main sur l’Histoire des peuples et royaume du Soudan furent traduits par Maurice Delafosse et Houdas au début du siècle. 
Nous ne parlerons qu’en passant de la florissante littérature négro-mulsulmane de Tombouctou préférant renvoyer le lecteur à l’étude magistrale du professeur Sékène Mody Cissoko sur Tombouctou et l’Empire Songhay - N.E.A. 1976. 
Nous devons encore aux administrateurs coloniaux des recherches aux résultats fort appréciables sur la Capitale du Ghana et sur la Capitale du Mali. Dès 1914 Bonnel de Méziers sur les indications des traditionnistes découvre sous les sables Koumbi la capitale du Ghana. Les fouilles opérées dans le site révélèrent une ville imposante aux constructions de pierre - [8]. En 1923-24 les Commandants Vidal et Gaillard découvrent toujours sur les indications des traditionnistes le site de Niani ancienne capitale du Mali. L’auteur de ces lignes a lui même fouillé le site et mis à jour les restes de construction en dur [9]. Il y a en France, à Paris des tonnes de manuscrits non encore inventoriés, tous pris au Soudan lors de la conquête ou immédiatement après. Signalons le fond de Gironcourt tant de fois cité par les historiens mais qui reste encore inexploité. Signalons aussi les manuscrits soudanais qui se trouvent au Maroc. Depuis peu on procède à la bibliothèque royale à un classement de ces manuscrits [10]. 
Bref au début de notre siècle il y eut un véritable engouement pour l’histoire de l’Afrique noire chez les administrateurs coloniaux, ce qui explique la création dès 1914 du Bulletin du Comité d’Etudes historiques et scientifiques par le gouvernement général à Dakar. C’est qu’il y avait matière à écrire l’Histoire, matière pour faire connaître une civilisation jusque-là méconnue, la civilisation négro-africaine.

vendredi 7 août 2015

Les costumes traditionnels

Les rites d'initiations en pays Diola, Manding, Sérére et Bassari


UNIVERSITE GASTON BERGER DE SAINT-LOUIS
U.F.R. DES CIVILISATIONS RELIGION ART ET COMMUNICATION
SECTION: METIERS DU PATRIMOINE
LICENCE 2


Dossier : patrimoine culturel immatériel
THEME : rites d’initiations en pays diola,manding, sérère et bassari 
                                                     
   
Présenté par:
                               Sous la direction de

                                                              Mme Kane Lo 

Magor Asta FALL
Eleonore Nadine MENDY
Amadou NDIAYE
Suzanne NDIONE
Mamadou KONATE


INTRODUCTION
                                                                 
De manière générale, les initiations peuvent être conçues comme étant des pratiques qui reflètent l’identité des groupes ethniques africains. Elles sont par essence des pratiques qui nous viennent  des ancêtres et dont le rôle primordiale chez les communautés est de veiller à sa conservation, sa valorisation, et sa transmission pour les générations présentes et futures. C’est  dans cette optique que nous tâcherons d’étudier quelques rituels d’initiations à l’instar du Boukout, de la circoncision Manding, le Nithi chez les bassari et le Ndut  chez les Sérères.
I : HISTORIQUE DE  CES  RITES  EN PAYS MANDING  ET DIOLA
Faire l’historique des rites d’initiations en milieu Diola et Manding n’est pas aussi facile qu’on le pense. Toutefois, étant donné que ces deux peuples sont les premiers à peuplés la zone sud du pays et également  vassal de l’empire du Ghana puis du Mali avant de devenir Gabou. Dès lors, nous pouvons placer le début de ces rites depuis la nuit des temps de ces groupes ethniques. C'est-à-dire depuis la mise en place de leur organisation sociale. Séparer du reste du pays par la Gambie, cette zone s’étend sur la partie   sud du Sénégal.  Un lieu de rencontre de plusieurs cultures (DIOLAS, MANJAQUE, MANDING, PULAR, BALANTES, MANCAGNE). C’est une zone dotée de richesse culturelle innombrable à l’instar des autres communautés. 
Par ailleurs, les rites d’initiations sont des faits qui ont toujours existé dans les sociétés africaines en générales d’où la difficulté de trouver des repères  exacte pour être à la hauteur de préciser le début même de ces rituels africains. Ainsi nous pouvons sans exagération annoncer une idée qui consiste à dire que les rituels notamment le Boukout en milieu diola est un fait sacré légué par les ancêtres et dont la fierté se traduit par une forte volonté  de transmettre ce savoir à la jeune génération d’initié. Partant, nous tacherons de mettre en lumière tous les aspects nécessaires pour expliquer davantage l’importance que revêt ces pratiques notamment pour ces communautés. La forêt joue un rôle important dans la consécration des cérémonies purement traditionnelle. Nous avons choisi d’étudier le rituel de la circoncision manding et du Boukout (diola). Ces cérémonies sont primordiales et symboliques chez les  Diola aussi bien que chez les Manding.
II : LES  PRATIQUES DE CES RITES  EN PAYS DIOLA ET MANDING
De manière générale, le Boukout et la circoncision sont des manifestations culturelles qui correspondent au passage à l’âge de la maturité. La préparation de ces cérémonies d’initiation demande autant de moyen et de sacrifice pour assurer la sécurité des jeunes. Ces sacrifices se traduisent entre autres avec des bœufs et vaches ainsi que des coqs accompagnés des versements de vin pour avoir la bénédiction du dieu qu’ils appellent « EMITAY », c'est-à-dire Dieu en Diola (principalement pour le Boukout). En effet, Si ce moment fort correspond à la cérémonie de passage de l’adolescence à l’âge adulte, le Bois sacré est la cérémonie ultime d’initiation du jeune Diola et manding. Il devient ainsi un homme et gagne en maturité. Décideur, il est également responsable au même titre que tous les chefs de foyer de sa concession s’agissant du Boukout. Quelques semaines avant la rentrée solennelle au bois sacré les jeunes initiés vont  être  habillés de manière particulière avec un pagne sous forme de pantalon bouffon et à leurs possessions un bois. Autrement dit, le bâton protecteur qui consacre leur statut de futur initié au cours du rite qui s’appelle «Sigolassous» ou étape préliminaire de coupe de bois pour les festivités. Ainsi, la circoncision  se passe dans les villages  et les futurs initiés doivent être rasés tout comme le Boukout et avoir  les habits adaptés a la circoncision des sortes de longues tunique et un bonnet. Chaque soir depuis leur entrée on les  regroupe autour du feu  pour apprendre les  chants  et danser avec leurs selbés (accompagnant et guides des jeunes initiés) au claire de la lune. Durant cette période,  ces jeunes  apprennent les savoirs faires de la communauté, les coutumes et on  leurs inculquent  des valeurs à savoir le courage la dignité   la solidarité.
En effet, le Boukout est conçue comme étant l’identité culturelle chez les Diola car pour eux un vrai DIOLA ne meurt pas en ignorant sa culture. Ainsi, l’importance de cette pratique repose en grande partie sur le fait qu’elle est avant tout chez les diola une école de formation et d’instruction surtout étant donné que des valeurs seront inculquer aux jeunes initiés. D’où l’importance pour eux de considérer le bois sacré comme étant une étape à la case des hommes où la dignité, le courage, la responsabilité, la  sagesse s’y apprend. De plus, dans les familles des futurs initiés, des chansons leur sont apprises par les parents et, plus particulièrement, par la mère des «guerriers». Lesquelles chansons, léguées par les aïeux du village, se transmettent de génération en génération. Le non-initié n’est pas considéré comme un homme en pays Diola. C’est ainsi qu’à la sortie du Bois sacré, l’homme, en âge de se marier, a le droit de prendre une femme. Toutefois,  à  la sortie du bois sacré  des jeunes circoncis sont conduits vers une rivière ou un fleuve pour se laver afin d’être purifié ici l’eau symbolise la pureté la clarté .Les festivités  du lavage est accompagné de la danse des feuilles appelé jambadong et du kankuran élément mystique protecteur typiquement  manding  au cours duquel les femmes et jeunes  chantent au rythmes des tambours vêtues de vêtements traditionnels.  Le  kankouran  est en quelque sorte l’âme de la circoncision car il est le protecteur des initiés. 
III : EVOLUTION DE LA PRATIQUE DANS LE MILIEUX DIOLA ET MANDING
Autrefois cette cérémonie ne concernés que les garçons  âgés de 12 à 20 ans aujourd’hui elle a évoluée  on applique se rituel a des enfants âgés de 0 à 10 dans les hôpitaux .ils  ne sont pas former par des guides traditionnelles pour apprendre les coutumes et savoir-faire  de la communauté que nous devons sauvegarder préserver à des fins de transmission aux    générations futures. Par contre, pour le Boukout la classe d’âge n’est pas précise.  
Comme partout en Afrique les Diolas et les Mandings ne sont pas en rade sur l’évolution notoire qu’on peut constater dans l’organisation de leurs manifestations rituelles en particulier le Boukout. En effet, la manière d’organiser une cérémonie coutumière d’une telle envergure a connu des mutations profondes, car autrefois la durée de ces rendez-vous traditionnels comparé celle d’aujourd’hui nous laisse croire qu’il y’a une évolution évidente. Par conséquent, cela peut s’expliquer entre autres aux nouvelles réalités : réduction du temps de réclusion, décalage de la période, possibilité de courts séjours etc. Ces adaptations ont permis de prendre en compte les exigences d’un grand nombre d’hommes à initier, qui en seraient exclus du fait de l’éloignement ou des occupations professionnelles surtout pour le BOUKOUT. Toutefois, il y’a lieu de souligner que la transmission des connaissances même si elle pose problème dans la circoncision en milieu manding avec l’hospitalisation des initiés. Par contre pour le Boukout telle n’est pas le cas car la transmission est toujours respectée.

I : PRESENTATION DU PAYS BASSARI  ET L’HISTORIQUE DE CE RITE

Le pays bassari est l’une des régions rares qui se trouvent en zone montagnard au Sénégal. Ils se trouvent à l’ouest de Kédougou et au sud du fleuve Gambie Composés  des villages Coniaguis, Badiarankés, Bediks, etc. Le pays Bassari est connu à travers le monde grâce à la richesse de son patrimoine culturel immatériel et du fait qu’elle n’est pas atteint par la mondialisation de la culture grâce à son isolement. Les pratiques rituelles sont nées selon certaines sources imprécises vers le IXème siècle. Depuis lors, elles sont restées intactes, les communautés sont purement ancrés dans leurs traditions et vivent en interaction avec leur environnement. Dans notre étude, nous nous intéressons à la cérémonie d’initiation appelée Nithi 
                                     II : PRATIQUES DU NITHI
Pour le rite d'initiation, les jeunes initiés  se déguisent en « Lockouta », un masque qui reflète le rite d’initiation en pays Bassari. Cet habillement consiste à être habillé en mini pagne noir serre avec une ceinture en cuivre   autour du rein    la tête  enserrée d'un disque de raphia et le visage couverts de boue ocre.
 Les jeunes inities  dansent toute la soirée en faisant le tour de la place du village jusque tard, avant de regagner la brousse où ils passeront la nuit.  Le jour  de la sortie de la grotte  Les "Lokouta" font des combats rituels contre des adolescents qu'ils jettent à terre. L'adolescence vaincue préfigure l'entrée dans l'âge adulte. Les initiés vont se réfugier dans les bois aux abords de la grotte sacrée.  Un ancien, gardien de la coutume leur révélera les premiers rudiments de l'histoire secrète du peuple bassari et, en perpétuant le cycle initiatique, fera de chaque adolescent un homme accompli, digne "fils du caméléon", leur totem.
 Ensuite, les vieux se réunissent au petit fétiche du village, on égorge les coqs qui permettent de lire l’avenir de l’initié. Selon les entrailles de ce dernier le noir est signe d’un destin malheureux, le blanc est signe de bonheur. Pour tester leur courage, les jeunes initiés défient un masque dans un véritable duel, encouragé par le reste des hommes. Si le chef de village a un fils en âge de subir l’initiation, ce dernier ouvrira les réjouissances. Ces combats sont une partie importante de la tradition Bassari, les visiteurs sont acceptés mais il est interdit de photographier.
                                         III : EVOLUTION DU RITE BASSARI
Contrairement aux autres communautés, les pratiques ancestrales liées à l’initiation chez les Bassari n’ont pas beaucoup changé et cela peut s’expliquer du fait que chez ces groupes ethniques l’ancrage dans leur culture et leur fermeture liée à leur isolement est la principale cause du manque de mutation à travers leurs traditions. Toutefois, un changement minuscule a été constaté si ce n’est  la durée qui a changé de six mois à  trois mois.
                          
                                          I : HISTORIQUE DE LA CIRCONCISION
Faire un historique de la circoncision en milieu sérère ne saurait être chose aisée. En effet, presque toutes les personnes interrogées n’ont pas pu donner une réponse exhaustive en ce qui concerne l’historique de cette pratique en se focalisant surtout le caractère héréditaire de ce rite. Selon eux le « Ndut » serait une pratique lointaine qu’ils auraient hérité de leurs aïeux ne nous donnent donc pas la possibilité de retracer l’historique.
  Cependant, une pensée religieuse remonte l’historique de ce rite avec l’avènement de  l’islam qui dans son livre sacré invite les musulmans à pratiquer ce rite.
                  
                                                                                                     
 II : LES PRATIQUES SERRERES
« Le Ndut » comme la plupart des rites d’initiations Sénégalaise voir même Africaine ont des objectifs plus ou moins semblables. En effet, ils œuvrent tous à la formation  d’un homme imbu de vertu tel que le courage, l’abnégation, la tolérance, l’esprit de partage, l’identification à sa culture etc. Mais l’un des points phares reste le passage de l’adolescent à l’âge adulte.
Cependant, le «  Ndut » en tant que tel avait une date bien spécifique à savoir juste après la première pluie de l’hivernage. En effet, à cette date on rassemblait tous les jeunes du village en âge de prendre une femme.
Au premier jour de l’initiation tous les initiés prennent d’abord des bains rituels chez eux avant de rejoindre la place publique qui est le lieu de rencontre et delà, en parfaite communion avec le reste du village, chantent et dansent jusqu’au crépuscule ou les derniers recommandations se font. Dès lors les initiés sont maintenant sous la tutelle des « SELBE » ou guides qui les amènent en forêt ou ils passeront 2 à 3 mois. Arriver à destination le chef selbé donne les consignes et règlements à suivre et les invites à se reposer jusqu’au lendemain ou se tiendra le rite en tant que tel.
Le jour-j, un grand mortier inversé sert de support où le prépuce est coupé à l’aide d’un couteau après une feuille d’arbre appelée « peuftoon » en wolof y est posée pour une guérison rapide. A l’issue de cette épreuve, tous les initiés sont habillés en percal blanc conçu sous forme de tunique accompagné de bonnet qui ne devront pas laver ni enlever jusqu’à la fin de l’initiation durant tous les moments passés en brousse, les initiés passent la nuit à la belle étoile  et on leurs enseigne un langage codé à travers une chanson, des danses…
Après deux à trois mois d’apprentissage, arrive l’heure de la sortie à l’occasion duquel une grande fête est organisée pour les initiés qui prennent leur bain après trois mois de privation. Ils sont couverts de jolis pagnes avec des perles, ils sortent en file indienne et rejoignent encore la place publique. Ainsi, ils entre dans le cercle restreint des adultes voire même des sages pour ceux qui ont étaient les plus courageux.
III-EVOLUTION DU RITE EN MILIEU SERERES
De nos jours, on remarque une nette évolution de ces pratiques en milieu sérère.
D’abord, ce n’est plus au lendemain de la première pluie mais à n’importe quel moment de l’année. On peut parler aussi de l’âge puisque les gens ont tendance à circoncire leurs enfants à bon âge parfois même à leur naissance. Et ceci dans des hôpitaux au lieu des forêts et ils restent dans leur concessions. Ainsi, tous les vertus enseignées aux initiés d’alors disparaissent peut-à-peut en plus il n’y a plus de « sélbé », ce sont les oncles et parent proches qui jouent ce rôle.

CONCLUSION
En définitive les rites d’initiations étaient des moments d’apprentissage de vertueux nécessaire à l’homme pour faire face aux aléas de la vie.
De même les rites au Sénégal sont plus ou moins semblable car œuvrant tous à former un modèle à suivre mais aussi à instaurer chez eux le courage, l’endurance a tout épreuve mais surtout l’enracinement dans leurs cultures.
Cependant avec l’effet de la mondialisation, le développement des villes mais aussi et surtout la modernité ces rites ont changé en terme d’authenticité même si c’est vrai  que c’est l’une des particularités du patrimoine culturel immatériel.





Le Marketing du KHOY


UNIVERSITE GASTON BERGER DE SAINT-LOUIS
UFR DES CIVILISATIONS RELIGIONS ARTS ET COMMUNICATION
SECTION METIERS DU PATRIMOINE
LICENCE 2
 
DOSSIER MARKETING ET GRH
SUJET : LE KHOY
PRESENTE PAR :                       SOUS LA DIRECTION DE MONSIEUR :
Magor Asta Fall                                                    Chabi Benoît KPASSI GOBI
Assietou Kane
Salimata Diaw
El Hadji Seydou Nourou Sarr
Mamadou Junior Guissé




                            INTRODUCTION
Le khoy est une cérémonie traditionnelle et culturelle sérère. Au Sénégal, l’ethnie sérère occupe la troisième place après celle des wolofs et des peulh. On les localise à l’ouest et au centre du pays, à des points dans des régions tels que Kaolack, Thiès et Fatick ou ils sont majoritaires. N’empêche, on les retrouves un peu partout dans le pays. Ils vivent d’agriculture, d’élevage et de pêche. Les sérères ont adhérés aux religions dites révélés (christianisme, islam). Cependant l’animisme occupe la plus importante place et le khoy illustre parfaitement cet enracinement.
I.                  Présentation du patrimoine culturelle immatériel (khoy)
Le HOYE comme nous l’avons décrie tantôt est une cérémonie culturelle appartenant à la société sérère résidant dans le BAOL et le SINE. Ce rituel de Khoy est d’une importance capitale chez les sérères car cela reflète leur appartenance et leur patrimoine culturel qui s’inscrit dans l’aspect immatériel. Les principaux acteurs de l’organisation de cette cérémonie sont appelés les « SALTIGUES » .Durant la cérémonie ils portent des combinaisons de vêtements éclatants et s’accompagne de chants, de danses, de proverbes et de devinettes des prêtres officiants passés maîtres dans l’art de la communication  crée une cérémonie spectaculaire, riche en couleur qui tient l’assistance en haleine jusqu’à l’aube. Ces derniers sont dotés de connaissances surnaturelles  qui leurs permettent de prédire l’avenir ou de préparer la population à faire face à des malheurs qui peuvent survenir en les donnants un certains nombre d’indication pour leur détourner de ce mal. En effet, le Khoy, rendez-vous annuel important du calendrier cultuel et culturel sérère, donnant lieu à une véritable psychanalyse individuelle et sociale de nos terroirs et, par-delà, constitue l'un des héritages les plus précieux ayant résisté à toutes les formes de viols et d'agressions culturels subis par ce peuple. C’est une occasion privilégiée pour les sages de tout âge  de prédire les événements majeurs à venir relatifs à l'environnement, à l'état des cultures, de passer en revue les autres épidémies pouvant survenir dans un temps aussi chargé que la saison des pluies. Par ailleurs, le Khoy était aussi le lieu de prévention sociale par des voies mystiques et autres recommandations particulières à observer. Il s'agissait, par conséquent, par la recommandation de sacrifices et autres libations, de préserver la santé publique et la cohésion sociale de nos terroirs confrontés à maintes agressions et d'inciter les populations à croire à l'avenir. Mais depuis quelque temps, l'on observe des déviations nées d'une folklorisation, d'une récupération politique, d'une orientation matérialiste et d'une médiatisation à exagération dont la finalité semble répondre à d'autres logiques de marketing d'organisations trouvant leur justification et leur survie financière dans la tenue d'événements similaires.
 La cérémonie du khoy se charge principalement à préparer les populations face aux éventuels problèmes liés a leur  vécu. Les prédictions des SALTIGUES ainsi que leurs recommandations leurs permettent une sécurité et participent à leurs survies en régulant la société et en établissant un équilibre harmonieux entre les hommes et leur environnement. Dès lors, le khoy favorise le dialogue entre les communautés notamment avec celles qui partagent des pratiques similaires et démontre l’importance entre les humains et la nature pour une continuité de l’espèce humaine.
Ø Lieux d’organisation :
Les lieux d’organisation du HOYE ne sont pas les mêmes partout car comme nous l’avons souligné. Il se pratique dans deux milieux différents à savoir au BAOL et au SINE. Toutefois, le contexte d’organisation entre ces deux milieux culturels sérère dépend de la conception qu’ils ont de leurs propres milieux et de la manière dont l’héritage de cette pratique à été transmise à travers les âges. L’emplacement de la cérémonie est un aspect symbolique pour célébrer le HOYE chez les SERERES. Dans le BAOL par exemple le HOYE s’organise le dimanche nuit et le lundi soir entre 16H et 19H. Le premier jour c'est-à-dire le dimanche nuit les SALTIGUES se regroupent au tour d’un tamarinier où la pratique s’effectuera et on assiste ainsi à des sacrifices énormes de bêtes accompagnés de versement de lait caillé et des chansons pour implorer la divinité. En claire, il y’a lieu de retenir que dans cette localité le premier jour de la célébration du HOYE seul les SALTIGUES et les initiés ont le droit d’assister à cette cérémonie. C’est dire que les garçons non initiés et les femmes non SALTIGUES y sont exclus.
Cependant, lors de la deuxième journée c'est-à-dire le lundi soir entre 16H et 19H tout le monde peut assister à la cérémonie. Le deuxième jour du HOYE le lieu change, au lieu du tamarinier il se passera au bord du POLLA qui signifie MARIGOT. Pendant la cérémonie on note également la présence des griots qui battent les tam-tams et  chantent les louanges de chaque saltigué qui se présente au devant de la scène pour annoncer ses visions. De plus, les chants mystiques de ces griots rendent plus actifs et plus agressifs les saltigués. C'est-à-dire qu’ils passent à un état second leurs permettant de mieux communiquer avec les esprits
Contrairement au BAOL, les SINES SINES eux au moment de l’organisation du HOYE se regroupent dans l’arbre du village pour célébrer la cérémonie. Par ailleurs, dans cette localité le HOYE ne fait pas appel  à une hiérarchisation sociale ni de pouvoir. Car dans cette communauté du SINE tout le monde peut assister au rituel sans classe d’âge. Toutefois, comme dans le BAOL les maitres de cette pratique restent les SALTIGUES et l’objectif restera partout le même
Cette cérémonie permet également de durcir des liens souples entre les communautés SERERES car cela regroupe tous les SALTIGUES et une fois sur la place où la cérémonie s’effectuera chaque SALTIGUE parlera sur une localité. Celui qui parlera d’une localité par exemple au cours de la cérémonie peut se proclamer lui-même sauveur de cette communauté face à une catastrophe qui devrait arriver. Par contre en dehors de cette cohésion sociale regroupant les différents SALTIGUES d’une communauté à s’échanger sur un fait ou pour détourner un malheur qui devrait s’abattre sur la population. Il peut néant moins avoir parfois des rivalités de pouvoir qui va même jusqu'à engendrer des sorcelleries entre eux. De plus l’organisation du HOYE repose essentiellement sur la mystique et se fonde sur un certains nombre de pratique et de savoir faire  spécifique aux SALTIGUES.
II.                MARKETING

ü  MODE DE DISTRIBUTION A LA CLIENTELE
Khoy ou divination en français est une cérémonie de prédiction de l’avenir avec comme clientèle les hommes politiques ainsi que la population mais ici il ne s’agit pas de n’importe quel type de populations. En effet, le  khoy qui est une divination en pays sérères est pratiqué par des saltigués prêtres sérères dès lors la clientèle se distinguer davantage et se constitue avant tout de sérères, de tout âge mais aussi d’autres populations autochtones et étrangères à cette ethnie et qui souhaitent savoir de quoi demain sera fait aussi bien sur le plan politique, social et économique sans oublier les politiciens car les prêtres prédisent également l’avenir des leaders politiques. Durant ces séances avaient été prédis le naufrage du bateau le diola, la mort du Khalif des mourides pendant ces moment également sont prédis tout ce qui gravite autour de l’agriculture, des pluies, des inondations etc de l’ensemble des sujets communs et qui intéressent toute la population. Ainsi pour parler du mode de distribution à la clientèle le khoy a tendance à se faire à une période bien défini habituellement dans la première semaine de juin à Fatick et rassemble des individus (sérères en grande partie) venant des différents coins du monde
ü  COMMUNICATION
Le khoy est une cérémonie religieuse et un événement spécial dans le calendrier religieux des Sérères. C'est le moment où les grands prêtres et prêtresses sérères viennent prédire l'avenir face à la communauté. Ces devins et guérisseurs adressent des sermons lors de la cérémonie de khoy qui ont trait au temps qu'il va faire, à la politique, à l'économie, etc. C'est un événement qui se déroule dans l’espace Sine-Saloum et ça se fait toujours dans la même période. En amont de la cérémonie la publicité est faite au niveau des journaux mais pour la plupart de la clientèle à savoir les sérères ils sont au courant de la période et viennent le moment venu. La communication concernant le khoy n’est pas développée à part les médias qui font passer l’information ayant trait à la période afin que ceux qui le souhaitent viennent y assister il n’y a pas d’autres mode de communication et pourtant cette dernière aurait pu être beaucoup plus promue avec les nouveaux outils de la télécommunication internet, application mobile sans oublier les catalogues, brochures, affiches…
ü  PRODUIT
Malgré leur adhésion totale à l’islam et au christianisme, les sérères restent attacher aux croyances ancestrales : le khoy qui signifie littéralement l’appel en sérère. C’est une rencontre capitale des saltigués Sérère autrement dit des prêtres sérères, traditionnellement organisée tous les ans à l’approche des premières pluies de l’hivernage. Il est tenu sur l’initiative du Saltigué le plus influant d’un village, qui y invite ses pairs du même village et des villages environnants. En effet, étant une pratique rituelle de caractère immatériel et faisant parti de leur patrimoine incorporel, le Khoy présente un produit de marketing assez particulier du fait de son immatérialité. Ainsi, le produit qu’offre le Khoy est satisfaisante pour les consommateurs qui sont en grande partie les agriculteurs, les hautes personnalités mais aussi l’Etat car cette cérémonie dont l’essence repose essentiellement sur le simple fait de prédire l’avenir demeure être avantageux pour l’Etat, les agriculteurs et hautes personnalités de prendre des mesures idoines face aux malheurs qui peuvent survenir à n’importe quel moment. Cependant, le khoy n’est pas uniquement une cérémonie qui se focalise à prédire des malheurs ; les prêtres et maîtrises détenteurs de ce savoir évoquent également des  situations de bonheur et le khoy organisé à Fatick en 2010 l’illustre parfaitement puisque les acteurs avaient prédis que le futur président de la république du Sénégal sera un toucouleur et cela à sauter aux yeux car en 2012 on assiste à l’avènement de Macky Sall au pouvoir.
Par ailleurs, le produit qu’offre le khoy prend en compte la macro environnement et cela peut s’expliquer du fait que ce patrimoine incorporel est reconnue par l’Unesco comme un patrimoine immatériel de l’humanité grâce à la convention de 2003 pourtant sur la sauvegarde du patrimoine immatériel de l’humanité. Toutefois, le Khoy peut être conçue comme étant un résultat adapté pour ces consommateurs malgré son aspect immatériel, il ne cesse d’être bénéfique à leur égard étant donner qu’il remplie tout les critères de marketing d’un produit et son public cible ne cesse d’accroitre d’année en année.
ü  PRIX
Le prix étant quantifiable en unité monétaire en marketing et tous les composants qu’il engendre dans son ensemble fait du produit proposé par le Khoy un issu à la porté des demandeurs et ou des consommateurs. D’emblé, pour la tenue d’un événement de cette envergure les prêtres et maîtresses sérères vont faire recoure à leurs génies plus connue sur le nom de Pangol en pays sérères pour effectuer des sacrifices afin de mener à bien la cérémonie. Ainsi, ces sacrifices se traduisent entre autres par des versements de mil, de lait caillé et égorgement de bêtes pour avoir la bénédiction des génies protecteurs afin que leur prière soit acceptée. En effet, les détenteurs de ce savoir faire composent l’institution patrimoniale de cette pratique et  font le Khoy sous la demande d’un public cible ou sous leur propre initiative. S’il s’agit de leur propre initiative ; ils se limitent uniquement à prédire des malheurs qu’ils sentent arriver. Par contre si c’est l’objet d’une demande leur rôle sera de prévenir le ou les demandeurs sur les événements qu’ils ont vue venir. Ainsi, pour ces cas ils vont exiger aux demandeurs de faire des sacrifices qui vont forcement passer par eux et cela sera exprimé  en unité monétaire. Toutefois, sur le plan du marketing tout comme le produit nous remarquons nettement que le prix du khoy est assez particulier comparer au patrimoine matériel. En claire, il y’a lieu de souligner que le prix du khoy dépend également du demandeur car les saltigués prennent en compte l’aspect social des consommateurs. Cela peut s’expliquer du simple fait que si c’est l’Etat qui demande la tenue d’un khoy le prix ne sera le même si c’set une personne morales privé ou les communautés villageoises. Ainsi, donc nous pouvons en déduire que le prix du khoy dépend de celui qui demande sa tenue.
III°) Les partenaires de la cérémonie rituelle de « khoy »
Depuis quelques années, le Sénégal est captivé par une séance de divination quasi institutionnelle, l’Etat du Sénégal à travers ses ministères de la culture et du patrimoine historique classé, du tourisme et des transports aériens participe au bon fonctionnement de l’événement qui se tient au mois de mai dans un village du Sénégal, au centre dit Malango chaque année. Il s'agit d'un véritable carnaval où les mages sérère, déguisés, prédisent publiquement les événements importants de l'avenir : les épidémies, les famines, l'importance des pluies et de la récolte annuelle et donnent tous les moyens de conjurer les calamités naturelles.
Le Docteur Éric Gbodossou, « panafricaniste » d’origine Béninoise, a le mérite de réussir à ressusciter cette tradition Sérère et a le vulgarisé au niveau national voire international. Il fait parti parmi les premiers à s’intéresser à la divulgation de cette cérémonie de divination
De plus, les hommes d’affaires Sénégal comme Cheikh Amar, Magnik Diop Souche, les chaines médiatiques publiques et/ ou privés : RTS1, la 2Stv, TV5 Monde-Afrique, Walf.tv, TFM. Ces dernières participent activement à la bonne diffusion de la cérémonie durant une semaine et plus sur les chaines de télévision de la place précitées.
Le khoy a aussi un partenaire majeur d’une grande envergure qui lui donne une dimension interactionnelle, c’est le cas des Grandes institutions des Nations Unies chargées de la culture et du tourisme : l’UNESCO (où il a été proposé comme patrimoine mondial) et l’OMT (Organisation Mondiale du Tourisme) qui, dans l’un de ses articles annuels publiés lors de la conférence de l’Assemblée Générale des Nations Unies sur le tourisme : développement du tourisme culturelle : « enjeux économique et sociopolitique ».  
IV°) Analyse du produit :
 Le khoy est l’un des patrimoines culturels immatériels du Sénégal à grande importance aux yeux de la population et des touristes qui dès lors ne s’attardent plus à  se déplacer des milliers de kilomètre c’est-à-dire d’horizons diverses.
La marchandisation du produit c'est-à-dire sa mise en tourisme arrive d’une part à le sauver pourvu sa pérennité à travers dans le temps et dans l’espace. Ainsi, celle-ci consacre une position d’économiste qui pourrait changer son caractère culturel vers une folklorisation de ce patrimoine. De plus, si le khoy fait l’objet d’une autre chose que de la prédilection des événements tant attendus de la population comme les Autorités afin de mieux prendre des précautions pouvant sécuriser et assurer le bien être de cette première.
L’internationalisation de la cérémonie du khoy deviendrait rapidement impossible entre la population et le nombre important de visiteurs ou/ et de touristes qui arrivent chaque année dans ces contraints du pays pour assister à ces moments magiques. Par conséquent, ces visiteurs comme ces étrangers de ces lieux souvent les causes qui heurtent la sensibilité de la population trouvée car chaque milieu avec ses réalités qui lui sont propres. En fait il serait donc difficile de mercantiliser le khoy, il faudrait donc une bonne médiation culturelle et des ressources humaines qualifiées et formées dans les domaines des métiers du patrimoine pour pouvoir faire passer le message au visiteurs.
Ø  GESTION DES RESSOURCES HUMAINES
Les ressources humaines dans l’entreprise du khoy demeurent un élément essentiel et partant nous allons analyser les ressources humaines de cette pratique incorporelle de manière quantitative et qualitative. Pour l’analyse quantitative en ressources humaines pour le khoy ; les maitres de cérémonie font recoure à des ressources humaines non qualifier mais qui peuvent à tout prix apporter leur touche. Ainsi, leurs apports peuvent se sentir sur les créations de rythme. C’est dire, que les dirigeants de cette cérémonie pour réussir ou arriver à leur attente sont obliges de développer une gestion de ressources humaines provenant de l’extérieur à l’image des batteurs de tam-tam et autres acteurs pouvant servir de ressources humaines et qui n’émanent pas directement de l’institution du khoy. Ces batteurs communément nommé griot dans la société sénégalaise et africaine en générale constituent des ressources humaines qu’on considère comme faisant partie du potentiel des ressources humaines de cette cérémonie. Par contre, pour l’analyse qualitative les ressources humaines dont- il s’agit ici sont les initiateurs autrement dit les personnes que détiennent la connaissance et qui sont jugées être apte à mener la cérémonie à tout prix. En outre, ce collectif peut également faire appel à d’autres ressources humaines qualifiées provenant des localités environnantes car pour ; il est de coutume chez eux de collaborer avec les autres saltigués des villages environnants dans le but de partager et pour qu’ils puisent d’apporter leurs expertises dans le domaine. De plus, les personnes susceptible d’assurer le khoy au cas où les maîtres et maîtresses ne seront plus aptes à mener à bien la cérémonie, vont être présent à toutes les cérémonies manière de les initiés. Toutefois, il y’a lieu de souligner que ces personnes qui prétendent être les futures saltigués c'est-à-dire les maitres ou maitresse doivent forcement issus d’une famille de Saltigué. Il s’agit d’une question de sang et descendance.  Ainsi, de par son caractère national et international du fait qu’il est classé sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco lui donne une dimension internationale qui fait que d’autres personnes qualifies et même des instituions intérieurs comme extérieurs œuvrant dans le domaine de l’audiovisuel viennent prendre par à cette cérémonie. Dés lors, nous en déduire que le khoy est une cérémonie d’une grande envergure qui a besoin de ressources humaines d’où l’analyse quantitative et qualitative que nous venons de mettre de exergue.

V. PROPOSITION D’AMELIORATION
Le fait qu’il soit patrimoine mondiale par l’Unesco est un avantage parce que cela permet sa valorisation et sa mise en tourisme et pourrez inciter les précurseurs sérères a mieux contribuer à la valorisation et la sauvegarde de ce patrimoine culturel immatériel. Vu que le khoy se fait à la saison des pluies, et que le festival de jazz coïncidé à la saison touristique, les initiateurs peuvent solliciter l’Etat pour que khoy puisse être organisé au même moment et cela peut faciliter sa mise en tourisme. En effet, les conditions d’améliorations du khoy doit être une nécessité pour la communauté sérère mais également pour l’Etat dans la mesure où ; il englobe dimension internationale. 
Par ailleurs, le tourisme étant le deuxième secteur de l’économie sénégalaise peut jouer un rôle important à travers la mise en tourisme de cette pratique qu’est le khoy. Ainsi, donc pour que cette mise en tourisme  soit réalisable, l’Etat doit jouer un rôle primordial dans les conditions d’amélioration du khoy étant donner que c’est une pratique qui avant tout fait parti de  l’agenda culturelle du pays. Pour cela, il faut d’abord que l’état engage un dialogue avec les communautés afin de mettre en place un plan d’action d’amélioration du produit pour attirer davantage les visiteurs c'est-à-dire les consommateurs. Cela, suscite un travail de synergie entre l’Etat, les communautés, la direction du patrimoine culturel et les collectivités locales. Une fois que cela se concrétise, il faudra également au préalable mettre tout les moyens financiers et technologiques nécessaires  pour vulgariser et faire du khoy une affaire de tous afin d’attirer les touristes qui sont généralement intéressé par la découverte de la culture de l’autre.
                                            Conclusion
En définitive, après un travail de recherche approfondit sur la nation de marketing et des ressources humaines dans le secteur du patrimoine, nous avons à travers le khoy qui est en particulier un élément du patrimoine culturel immatériel Sérère et en général Sénégalais constater que la vélarisation du patrimoine va de pair avec les notions de marketing et de la gestion des ressources humaines. Ainsi, l’étude effectuer au tour du khoy nous donne une idée claire que Marketing et ressources humaines sont deux notions clés qui à tout prix participe de exclusive à la valorisation, à la sauvegarde mais aussi et surtout à la commercialisation du patrimoine culturel matériel comme immatériel à l’image du khoy.



SOURCES
Google, wikipédia,
Thèse d’Aminata Ndoye sur : PATRIMOINE CULTUREL ET COOPERATION DECENTRALISEE ;
PROXIMITE ET DEVELOPPEMENT DU TERRITOIR
LIVRE DE RAPHAEL NDIAYE : LA PLACE DE LA FEMME DANS LES RITES AU SENEGAL, les nouvelles Editions Africaines



























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